Chapitre 1 : L’inconnue
La femme demeure, aujourd’hui, un être à la recherche de l’équilibre de ses pensées et de son cœur, de ses états intérieurs dans un monde en voie de transformation radicale. Son identité en est fragilisée au point d’en être déchirée par l’incertitude. Alors que la théologie tente, encore et par tous les moyens, de la dissuader de sa pleine liberté et de retarder ou de renverser les grands courants de pensée et d’action qui fracassent l’ancienne conscience du monde, elle se pose des questions qui s’opposent au statut quo et qui demandent des réponses favorables à son émancipation et à son engagement personnel. La conscience moderniste qui bouleverse les citadelles moyenâgeuses se refuse à l’endiguer dans une idéologie de masse à l’intérieur de laquelle son esprit est endoctriné au nom de la religion qui la réduit à un état de conscience étouffée, et la subordonne à des dictées politico-religieuses dont elle méprise le pouvoir usurpateur en silence. Toute forme de domination de son esprit va à l’encontre de son évolution, que ce soit au nom d’un Dieu ou d’une doctrine quelconque et tant qu’elle sera régie par des dictées qui exercent leurs influences sur des masses sans identité, aveuglées par l’obscurantisme et le fanatisme qui, souvent, en découle, elle sera pénalisée et demeurera un être infériorisé dans une société minable.
Les religions ont servi à l’évolution des mœurs et a l’éclosion de valeurs universelles mais elles doivent cesser d’enfreindre l’émancipation de la femme par l’entremise des "appointés de Dieu" qui retardent son évolution et la leur. Leurs efforts doivent être neutralisés par un laïcisme raisonnable. Le modernisme a contrecarré l’effervescence religieuse du passé, mais il n’a pas encore mis en échec les rigueurs d’un prosélytisme fondamentaliste renaissant, qui risque, dans certains pays du tiers monde, de ramener la femme à des servitudes civiles inacceptables dans un temps où le monde chavire irrémédiablement vers un avenir libéré des convictions qui, par le passé, servirent uniquement les pouvoirs. Seule la femme intelligente et informée peut contrer les courants de pensées issus de centres d’influences dont l’ignorance rappelle le Moyen-âge où l’esprit fut assiégé. Bien que le laïcisme protège et éloigne la femme de ces courants ténébreux, elle seule doit convenir avec elle-même et reconnaître le droit à sa liberté, à son égalité.
La femme peut régénérer la civilisation, dans la mesure où elle ne l’exclue pas du pouvoir décisionnel. Les sociétés ne bénéficieront pas pleinement de son humanité, tant qu’on l’emprisonnera par décret, dans des structures de vie inconsistantes avec son humanisme. L’homme n’est pas le seul penseur. Elle aussi, doit le rejoindre dans ce rôle essentiel à l’évolution des races. Tant qu’elle ne se sera pas libérée des contraintes archaïques, la vie des peuples demeurera polluée par une conscience dominatrice qui s’allie un pouvoir à l’exclusion de l’harmonie. Pour que le génie féminin irradie dans le monde, la femme doit accéder pleinement à l’assiette sociale. Alors que l’homme se complait dans le maintien du statut quo, elle, par contre peut dénoncer en apportant une nouvelle lumière dans un monde dérangé par son éclat.
La femme ne peut se désister indéfiniment de la liberté, car les forces de vie en elle, voudront éclore à tout prix. Elle est en droit de triompher du passé où elle fut utilisée pour l’agglutination des sociétés qui devinrent empires et civilisations. Rien ne vient au monde à travers l’homme seul, même pas les guerres, puisque les femmes et les enfants ont laissé leurs corps être mutilés afin que puissent marcher triomphalement les armées. La femme assiste à l’arrivée du nouveau monde en silence, mais son esprit voit, même s’il ne peut pas.
Tant qu’elle s’intéresse uniquement à l’homme, elle vide ses entrailles et en devient la mère même s’il la rejette, car elle est plus grande que lui. Elle vit et gouverne par amour, mais elle est contrainte par ce dernier, car on ne lui a pas expliqué les lois de la liberté.
La femme est la dernière à être libérée, et lorsqu’elle le sera : La Terre sera rajeunie et les puissants ne se joueront plus de l’humanité, car elle est la seule véritable protectrice de l’homme. Le Nouvel Ordre sera fondé sur l’acceptation de son esprit emprisonné par le passé, dans l’amour et le partage avec les fous de la chair pour le plaisir du mâle et la servitude de sa compagne. La femme doit se reconnaître une identité, sans que soit nécessaire le concours de l’homme. Elle doit sentir son propre pouls, en l’absence duquel elle ne peut accéder à une pleine mesure d’elle-même. Sans cette mesure, elle ne peut redonner au monde la liberté qui lui fut déniée. Elle est à un point tournant de son évolution, et elle seule, doit entreprendre les changements nécessaires à sa transformation. Dans la mesure où elle percevra davantage saclaustration et le manque d’amour réel à son égard, elle sera forcée de reconnaître le besoin fondamental de sa liberté d’esprit, et de réaliser que l’homme n’est pas la fin de son univers.
La femme est liée par la vie, à des systèmes de valeurs qui la rendent esclave de son affectivité. Ce terrible enchevêtrement d’états, est à l’origine de ses souffrances, car on ne lui a jamais fait voir que la liberté ne peut être déniée indéfiniment à sa conscience, et que l’amour et la façon dont il est vécu, est une conséquence des mœurs imposées par une société masculine. Non seulement la femme est-elle unique, mais elle est aussi généreuse. Cette qualité lui a nui au cours de l’involution, car elle n’a su la mesurer et en maîtriser la nature. Conséquemment, elle s’est enlisée dans un rôle de servitude par rapport à l’homme, car celui-ci ne lui reconnaissait pas d’éléments plus éminents que chez lui. La grandeur de la femme la distingue de l’homme, en ce qu’elle définit la vie en fonction de ses besoins alors que lui, la définit en fonction de ses appétits. Cette différence est fondamentale aux deux sexes et au dilemme existentiel qui les unit ou les désunit depuis toujours. La grandeur de la femme n’a pas été reconnue et institutionnalisée par le passé, telles que le furent les prouesses du mâle, de sorte qu’il est difficile, même aujourd’hui, de reconnaître et d’admettre chez elle, une dimension créative qui complète parfaitement, et nécessairement, celle de l’homme.
La femme se sent désabusée et illusionnée, car elle ne possède pas les outils nécessaires à la conquête de ses craintes, de ses angoisses. On ne lui a pas enseigné l’importance de se mettre à son diapason, car pour le faire, il lui aurait fallu aller à l’encontre du discours dominant. On ne lui a pas inculqué la force mais la soumission. Ce n’est qu’au vingtième siècle, et ce, dans les pays les plus évolués - et non sans une lutte qui perdure - qu’elle peut enfin savourer une libertégrandissante. Mais ce mouvement ne fait que toucher à la pointe de l’iceberg de son immobilité. En réalité, elle est un être qui ne pourra échapper complètement à la domination, que lorsqu’elle apprendra à se dissocier de ses craintes vis à vis ce qui la tourmente et la domine. Elle n’échappera à son sort, que dans la mesure où elle prendra conscience de ne posséder qu’une partie de la réponse à sa vie et que cette tranche, est celle qu’on a bien voulu lui imposer. La femme ne doit pas craindre d’être seule. Elle doit de temps à autre bénéficier d’une période de réflexion pour se centrer sur elle-même, et cesser de s’oublier. Sinon elle épousera toujours le chemin en apparence le plus facile mais qui, en définitive, l’éloignera de son but, c'est-à-dire, d’une vie sans domination.
La femme traditionnelle ne se connaît pas, car ce qu’elle désire profondément, va à l’encontre de ce qu’elle peut manifester dans une société liée au passé. Les traditions la paralysent, la figent dans un immobilisme qui empoisonne son esprit, au gré des symboles et des manières d’être, qui n’ont rien à voir avec l’évolution de son être.
Elle est particulièrement sensible à son impuissance, car elle reconnaît, sans nécessairement se l’avouer, que sa vie n’est pas ce qu’elle voudrait qu’elle soit. Elle regarde autour d’elle dans le monde, et voit que d’autres explorent ce qu’elle ne peut que rêver de connaître, et cette réflexion l’amène à intérioriser ses besoins, lorsque les craintes d’affrontement avec l’homme dépassent sa capacité de se manifester. Pour la femme, la vie est une lutte d’émancipation, alors que pour l’homme, elle est un engagement pour le succès, le gain, la reconnaissance. Alors que la femme patauge dans des rêves fracassés, l’homme lui, rêve d’aller de l’avant, vers une identité réelle qui lui échappe.
Chapitre 2 : La femme en soi
La femme est victime, par excellence, de la réalité suprasensible dans laquelle elle baigne, condition d’où découle une sensibilité précaire, talon d’Achille d’une conscience aisément meurtrie lorsque la vie s’objecte à la quiétude de son esprit. Moins incarnée que l’homme dans la matière et par conséquent, plus exposée à sa réalité intérieure, la vie lui offre moins de protection, les mécanismes de défense nécessaires à la poursuite d’une existence équilibrée ne se retrouvant que difficilement dans un monde où la brutalité règne au dépend de la douceur de vivre. Cet être - dont le genre le distingue de son homologue planétaire - représente la quintessence d’une sensibilité que l’on ne retrouve pas, en général, chez l’homme. Pour cette raison, la femme, depuis des siècles, fut dépendante de manière exagérée, du support masculin, tant sur le plan social que sur le plan personnel. Cette condition a fait d’elle, incontestablement, une victime, condition qui ne pourra être modifiée qu’à la suite d’une évolution personnelle. Faute d’une telle transformation, elle ne rejoindra jamais le rang des êtres libres, car son cœur est trop fragile et son esprit trop troublé par un genre masculin dont elle ne sait se défendre ou se mettre à l’abri. Sa sensibilité fait en sorte qu’elle se perturbe au-delà du raisonnable, la bonté faisant partie de ses réflexes à un point, où elle cesse d’être intelligente, lorsqu’elle devient émotionnelle.
La femme est vive et possède le don d’être elle-même - dans le sens le plus révélateur du terme - dans la mesure où le milieu dans lequel elle expose sa nature ne lui déchire pas le cœur. En tant que personne vivante, elle exerce dans son entourage la magie de sa présence, que l’homme sait reconnaître lorsqu’il est en harmonie avec elle. Mais là s’arrête sa joie de vivre lorsque le monde masculin lui retient le respect dû, et redevable, à sa nature profondément réelle. Lafemme appartient au monde de ces esprits qui conversent constamment afin de s’assurer une audience sympathique qu’elle retrouve difficilement chez le sexe masculin. D’où son besoin de constamment vérifier ou valider avec d’autres femmes ce qu’elle croit être valable pour elle- même en tant qu’être. Dans son monde intérieur, il n’y a qu’une mesure : La réciprocité. Sans réciprocité, elle se meurt à petit feu, le don de soi finissant par l’accabler. C’est alors qu’elle cesse d’être une source de joie et devient avec le temps, intérieurement amère et déçue dans l’amour, révélant à qui sait le reconnaître, un désespoir voilé qu’il lui faudra renverser, pour maintenir en équilibre le peu qui lui reste, d’un Moi étouffé par la vie. La réciprocité est la marque de respect dont elle a véritablement de besoin, afin de sentir qu’elle n’est pas simplement utilisée pour ses largesses. La réciprocité lui fait apprécier que dans la vie, elle est plus qu’un objet pour l’homme - une simple présence - mais bien un partenaire à part égale, qu’il convient d’appeler : "Mon amour".
Sans cet égalisateur - sans réciprocité - l’amour tant prisé ne représente que la face cachée de l’échec, un fardeau inavoué. La femme inconsciente d’elle-même, n’identifie que les conséquences de son lien amoureux, et non la raison d’être de son alliance apporté par l’amour. Une telle situation fait en sorte qu’elle ne sait comment pénétrer les arcanes de son affection, représentant le véritable tapis magique de son expérience au sein de la souffrance du couple. Elle doit reconnaître que l’amour devient facilement son karma, tant qu’elle demeure sans identité. Dans la souffrance déchirante de son couple, son âme est consumée, car elle ne sait comment traiter avec les plans suprasensibles de sa réalité, de sorte qu’elle en devient victime. Pour que l’amour soit chez elle une addition à sa vie, elle doit en être libre, sinon elle en est l’esclave.
Liberté dans l’amour ne signifie pas libertinage, mais liberté dans l’esprit, c’est-à-dire : Capacité de voir clair, au fur et à mesure où se déroule la magie de son entretien avec l’homme. Ne sachant pas traiter avec ses allégories, ses chimères, ses fantaisies, elle voudra glisser dans la certitude que l’homme, l’amoureux, le support, le protecteur, représente un plan inébranlable alors qu’en réalité, seule elle, doit l’être. La femme est en soi un être qui à la fois représente la mystique de l’espèce et le mystère de la civilisation. Sur le plan individuel, elle semble offrir peu de conquêtes alors qu’en réalité, son sein est à l’origine de tous les débuts. C’est dans cet esprit qu’elle doit être appréciée. Mais pour le faire, il faut d’abord avoir suffisamment d’esprit pour lui en reconnaître un grand. Dans le cas contraire, le mâle est voué à n’identifier chez la femme que ce qui lui importe, alors qu’il passe à côté et ne voit point son caractère essentiellement spirituel. C’est dans l’allégorie de ses sentiments, que la femme manifeste et réalise sa nature, et non dans la logique. Elle est particulièrement sensible aux mouvements intérieurs de son âme, qu’elle scrute constamment pour des réponses à sa vie.
La femme entreprend un grand voyage intérieur, à partir du moment où elle se lie par amour. Pour elle, ce sentiment est une constante personnelle et non simplement une passion. Alors que l’homme se découvre dans le travail, elle se découvre d’une autre manière. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’elle n’éprouve une véritable réflexion d’elle-même, que lorsque le bonheur de l’amour enrichit sa conscience. Tant qu’elle ne se découvre en lui, elle demeure incomplète,dans un sens égal à l'homme qui ne réussit pas sa vie dans le travail. La femme est sans contredit un être essentiel, un personnage quasi spirituel, dans la mesure où son ego sert de conduit à des forces de vie et de conscience, dont l’homme n’a qu’un aperçu. C’est pour cette raison d’ailleurs, pour laquelle un gouffre existe entre elle et ce dernier. Elle représente pour le mâle, une entité difficilement saisissable dans sa totalité, une personne qu’il ne peut saisir qu’ensurface où les sentiments trahissent une grande sensibilité. Mais au-delà de cette fenêtre, surgit toujours le spectre de l’être, son mystère, cette dimension de l’âme féminine qui n’est accessible au mâle, que dans la mesure où il sait mettre de côté son genre, pour épouser l’esprit féminin trop souvent affligé de souffrances inédites.
La femme s’éveillera à sa condition, dans la mesure où elle réalisera que son rapport avec l’homme en est un - trop souvent - de soumission. Tant que cette réalisation n’aura pas pris racine elle fera partie de sa vie et par le fait même, oubliera, malheureusement, la sienne. Cette condition millénaire a fait d’elle un être voilé, ne pouvant assumer le rôle requis par un esprit évolué et centré. Un tel esprit ne signifie d’aucune manière un penchant pour l’isolation et la solitude, mais plutôt un penchant pour le maintien ou la recherche de son identité. Que l’on regarde l’histoire de la femme de quelque point de vue que ce soit, il appert évident, qu’elle fut un être abusé et forcé de s’adapter à des conditions ne favorisant pas son émancipation. Même aujourd’hui, alors qu’elle fait de grands progrès dans certains pays, elle demeure un être extrêmement sujet à l’iniquité, car l’homme inconscient se comporte facilement comme un colosse abruti envers elle, une colombe qui n’a pas encore appris à s’envoler devant le danger. Il n’est pas de toute évidence pour la femme de réaliser ses rêves, car elle dépend trop peu d’elle-même. Elle est enchaînée par les mœurs de l’amour et de la fidélité, alors que l’homme, lui, poursuit son existence comme bon lui semble sans pénalité. La femme ne peut trancher avec la vie avec facilité, car sa dépendance émotive et matérielle enfreint les moindres mouvements qui favoriseraient son émancipation et sa liberté.
Chapitre 3 : L’amour
L’amour est une émotion que la femme sait rendre parce qu’elle est dédiée par nature au don de soi. Il est pour elle beaucoup plus que simple passion, il représente aussi le don d’elle-même, à travers une panoplie d’actes que l’on ne reconnaît - à leur juste valeur - que dans la mesure où l’on respecte son esprit. L’amour la trahit facilement, car elle s’identifie inconditionnellement à lui, au lieu d’entraîner son être à le reconnaître selon une mesure dont elle détient la clef. Tant que l’amour lui créera l’illusion d’une sécurité sans revers, il sera passible de lui infliger de la douleur, car il signalisera qu’elle idéalise son rapport intime avec l’homme. Tant et aussi longtemps qu’elle dépendra aveuglement de l’amour - comme levier inconditionnel dans la vie - il lui sera difficile d’identifier la nature fondamentale et karmiquede son illusion. Les sentiments de la femme sont trop sincères et profonds pour être mis en gage sur la roulette d’une vie conjugale contrôlée par un croupier inconscient et souvent brutal. Elle doit à tout prix conquérir son indépendance psychologique, afin de réévaluer son infatuation avec un sentiment qui ne lui conviendra parfaitement, que lorsqu’elle aura empire sur ce qui la domine. Elle ne pourra plus, alors, être persuadée impunément de la sincérité de son partenaire. Ce jour poindra lorsqu’elle comprendra que ce dernier la poursuit avec des intentions qui découlent largement de ses besoins avant tout, alors qu’elle se laisse conquérir par amour pour lui. Mais son amour est trop souvent sans maturité : Son empressement à aimer et à se laisser étreindre dans ce sentiment, sont des conditions insuffisantes, à long terme, tant que la conscience féminine n’est pas protégée par une psychologie qui la favorise en temps de crise.
Pendant l’involution : C’est-à-dire, cette période millénaire durant laquelle elle fut dominée par l’homme et ses institutions matérielles et spirituelles, l’amour fut à la fois son soutien ainsi que son châtiment, car il n’avait pas été sanctionné par une intelligence de la liberté et des droits qui en découlent. Durant la longue histoire de domination de l’homme sur elle, l’amour fit d’elle une victime plus souvent qu’une bénéficiaire. Il fut le miroir de son impuissance psychologique, dans une société où le droit du mâle sur elle, ne pouvait être rompu que par elle. C’est à travers l’amour, que la femme se rend compte de la facture que la vie lui réclame, lorsqu’elle ne s’est pas rendue à l’évidence, que la manière de le vivre intelligemment, dépend de sa capacité de s’en affranchir sans trop de traumatisme lorsqu’il est déchu. Le travestissement de l’amour se résume à lui faire croire qu’il est unique, sans réplique, et incassable.
Cette illusion est en voie de transformation dans les pays plus évolués, où la femme dispose de plus grands moyens pour se libérer de conditions de vie, qui font fi de sa réalité personnelle, au profit d’une réalité sociale ou religieuse, qui ne conviennent plus à l’émancipation de son être. Il faut voir que les religions ont disposé trop longtemps de la manière dont la femme devait véhiculer ses sentiments, dans des sociétés plus ou moins modelées selon des critères émanant de sphères cléricales découplées de la réalité féminine. Les religions ont fait de la femme une esclave de l’homme en lui reprochant une trop grande beauté. Le peu d’esprit que l’homme pu lui apporter en échange, fit en sorte qu’elle fut grandement défavorisée. Heureusement qu’elle seule peu enfanter, ce qui lui permit de s’assurer une certaine légitimité, dans des sociétés livrées à toutes les ivresses masculines, sans parler des pourfendeurs qui, à toutes les époques et pour toutes les raisons valables ou imaginées, voulurent la restreindre. Dans certains pays du tiers-monde, la femme ne dispose pas encore de suffisamment de moyens pour se libérer, car la religion et les mœurs qu’elle a engendrées, exerce un pouvoir discrétionnaire sur les populations féminines dénuées de droits réels.
Dans ces pays, les populations mâles agissent comme des confréries hors limite à la femme qui, la première, les feraient éclater si elle exerçait en toute liberté ses options individuelles. Certaines religions empoisonnent l’esprit du mâle et sanctionnent l’absurdité. Le modernisme ne peut être endigué, puisqu’il contient tous les éléments de base nécessaires à la liberté individuelle. Voilà le seul espoir pour l’élimination des dictatures religio-politiques qui renferment la femme dans une prison dorée, lui laissant croire que tout ce qui est à l’extérieur est sale et sombre. Cet endoctrinement malveillant, ne résistera pas aux générations futures qui feront la part des choses, à la suite des profondes altérations de la conscience mondiale apportées par des technologies nouvelles et irrécusables. La technologie de l’information et dela diffusion de l’image est un engin puissant, que même la plus anciennes des églises ne peut refouler.
Si l’amour - souvent commandé et enrégimenté - marqua pour la femme ancienne, l’épisode inachevé de son expérience évolutionnaire, l’avenir le transformera dans un medium d’expression libre de l’abus de sa personne. Moins stigmatisée par ses démarches récalcitrantes et l’insoumission, elle le vivra un peu plus comme l’homme le vit, c’est-à-dire, selon son bon plaisir. Mais pour découvrir qu’elle possède, elle aussi, tous les attributs et fortunes de la liberté, il lui faudra s’avouer qu’elle peut se passer d’un amour vicié, dans la mesure où elle reconnaîtra que sa personne est davantage plus importante que les prescriptions proposées par des mœurs et des religions, qui retardent l’évolution de l’être au profit du pouvoir des communautés et de leurs confréries. La femme devra définir son amour au lieu d’être définie par lui. Ceci lui permettra de choisir au lieu de subir, et par la suite, prendre conscience d’elle-même. Dans lecas contraire, il demeurera un ramassis de sentiments d’où ne jaillira aucune lumière. Elle doit réévaluer sa conception de l’amour à la lueur d’une intelligence libérée des empreintes du passé. Sinon, elle ne pourra refaire sa vie et lui donner un but optimal qui lui revient de droit. La femme doit mettre un terme à l’expérience de l’amour comme étant la somme totale et finale de son expérience. Sa vie doit être mesurée, et tant que la mesure ne lui convient pas, il est de son ressort et de son devoir d’en corriger les lacunes. Dans le cas contraire, elle prolongera la souffrance et l’incompréhension et s’éteindra sans avoir su réagir aux us et coutumes.
Chapitre 4 : L’angoisse féminine
De beaucoup, l’angoisse chez la femme découle de son inhabilité ou impuissance à prendre sa vie en charge, pour ainsi éviter une mainmise trop impérieuse de la part de l’homme. Tant qu’elle se comporte comme une dépendante au lieu d’une partenaire à part égale, elle se retrouve sur le sentier de l’antiquité, où se sont formées les mémoires primaires d’un genre féminin dont elle est victime aujourd'hui, dans la mesure où elle ne peut se mettre à défi et réaliser son propre et unique potentiel. L’angoisse de la femme est certes reconnaissable et identifiable à la tendresse de sa nature mais, par contre, il demeure qu’elle possède en elle des qualités insoupçonnées, lui permettant d’étanchéifier son être contre les odeurs trop fortes de l’amour, lorsque celui-ci devient la garderie de ses émotions. L’angoisse chez la femme diminue sa rareté et la porte à remettre en cause sa raison d’être, au profit d’un altruisme qui, en fin de compte, presque toujours la déserte, car il résulte d’un mouvement de l’âme dont la genèse n’a pas d’assises dans l’intelligence, mais plutôt dans des conditionnements extérieurs. L’angoisse fait partie itinérante de sa vie, car elle accumule au cours de son expérience de mauvais plis à cause de sa sensibilité et le trait illusoire de son amour altruiste. Ayant de la difficulté à se saisir d’elle-même pour secouer son âme - afin de redresser son esprit - il lui manque trop souvent la volonté d’agir dans le but de se protéger. Cette lacune découle d’un manque d’écart psychologique lui permettant d’objectiver son être.
Dans son absence de prise de conscience : Elle préfère passer après les autres au lieu de prendre mesure d’elle-même. L’écart psychologique dont elle doit se prémunir ne peut prendre place que dans la mesure où elle constate et admet la cause de ses souffrances. Tant qu’elle n’identifie ou ne distingue pas son esclavage émotionnel, elle détourne facilement l’attention de sur elle- même et bascule - souvent sans chance de retour - dans l’indifférence ou une forme d’automatisme culturel, dérivant d’une prescription sociale à laquelle elle est jointe et conjointe. L’angoisse masque l’assaut intérieur que la femme subit lorsqu’elle s’engage à créer un ordre qui lui convient a l’intérieur d’une structure sociale vouée à la compression de son espace vital et l’exploitation de différentes formes de violence, dont elle est la victime ultime. Elle est victime par excellence de l’angoisse, car elle n’a pas encore appris à compenser par unerébellion libératrice qui, seule, pourrait alléger sa vie et la lui rendre. Le cas de la femme battue à travers le monde, est la démonstration par excellence de la violence exercée contre elle au nom de l’insoumission. L’angoisse que peut soulever en elle un tel traitement de sa personne, viole les règles les plus fondamentales de la civilisation et de la civilisation humaine. La femme ne doit pas attendre que la société lui vienne en aide, car son cycle d’évolution personnel est beaucoup plus court que celui de la structure sociale à l’intérieur de laquelle elle évolue. Elle doit se favoriser avant tout et élargir son champ de conscience, afin d’enrayer les abus à son égard, et aider à ce que se développe une authentique cloison entre l’involution et l’évolution de sa personne. C’est à partir du moment où elle reconnaît que son angoisse est symptomatique d’une déficience d’esprit envers elle, qu’elle peut et doit se reconstituer une identité qui lui fut interdite par le passé.
L’angoisse condamne la femme à ne pouvoir explorer pleinement et librement ses options, dans un monde qui la traite comme une subordonnée de l’homme. Elle doit - pour son bien-être - renverser cette perception, si elle désire prendre davantage contrôle sur sa vie, et détourner de son expérience les vulgaires miroitements d’une société trop dominée par l’éthos masculin. Son angoisse colore profondément sa perception de l’homme, au fur et à mesure où elle multiplie ses contacts intimes avec lui.
De ses premiers pas sur le sentier de l’expérience avec le mâle, elle découvre jusqu’à quel point il est insensible - en général - à sa réalité et à ses besoins. C’est pour cette raison, d’ailleurs, qu’un grand nombre de femmes en viennent assez tôt, à littéralement détester l’homme bien qu’elle lui reconnaisse une grande importance dans leur existence. Cette dichotomie de l’expérience féminine, découle de l’angoisse accumulée au cours de la vie adulte et de l’irréversibilité apparente de la condition de la femme dans le cadre intime de la vie amoureuse. Elle imagine difficilement pouvoir vivre sans l’homme, car lui seul peut lui fournir l’enveloppe nécessaire à l’exercice d’une affectivité irréprochable Par contre, les conditions qui s’y rattachent, sont indépendantes de sa conscience personnelle, et tant qu’elles la chaperonneront, elle ne pourra élargir son champ de conscience, et sa mesure sera un décalque des conventionsrenforcées et soutenues par l’homme qui la domine : La femme doit avoir sa propre identité.
Si l’angoisse condamne la femme à l’extinction d’elle-même, elle mine en plus sa psyché délicate et fragilisée, suite à l’abattement sur sa conscience des ignominies impensables et commises contre elle, au nom du statut quo et de ses mœurs. Dans l’avenir, les nations auront le devoir, sinon l’obligation de faciliter l’émancipation féminine, au risque d’entraver l’émancipation de leurs populations, et de se découpler d’un mouvement mondial vers une plus grande ouverture d’esprit à tous les niveaux. La femme est une réserve insoupçonnée de potentialité lorsqu’elle est libre d’exprimer sa vision. Non séduite par le pouvoir et l’argent - au même degré que l’homme - elle devient par le fait même, une alliée indispensable de l’humanité en temps de crise, où la réflexion et le bon sens doivent s’unir, pour le plus grand bien de tous. Relevée du fardeau de l’angoisse, lorsqu’elle est appréciée à sa juste valeur : Elle peut apporter aux sociétés, un sens de justice et d’équilibre, qui souvent gêne l’homme à faire du profit pour l’amour du profit ou du pouvoir pour l’amour du pouvoir.
L’angoisse de la femme est une conséquence de la répression de ses états intérieurs, due au manque de ventilation de l’esprit, dans un monde où le mâle domine les quatre coins de l’échiquier de la vie sociale. Tant qu’elle n’explorera pas librement toutes ses possibilités - et ne saura par expérience éliminer les contraintes de sa vie – l’angoisse fera partie de sa psychologie et elle ne pourra se réaliser. Bien que la société soit fortement engagée au bien-être de l’homme, elle doit aussi y trouver un abri, dans la mesure où elle cessera d’intérioriser sa volonté et de s’inférioriser. L’amour pour la femme doit être réévalué, car de cette expérience, découle toute une gamme d’émotions injustifiées qui ruinent sa vie et amplifient l’angoisse. L’amour est à la femme, ce que le travail est à l’homme, donc, la somme totale de l’expérience. Dans le cadre d’une telle programmation, elle doit reconsidérer la valeur psychologique rattachée à cette expérience, à la lueur d’une intelligence plus avertie et libérée du connu.
Chapitre 5 : L’intuition féminine
Nul ne peut saisir l’essence de la femme s’il ne s’arrête pour étudier les mécanismes subtils et irrationnels - en apparence - de la conscience féminine. L’intuition chez la femme est plus développée que chez l’homme, car elle ne la rejette pas. Elle affronte la vie aidée d’une force intérieure que guide, sans relâche, l’intuition. Elle est, sans contredit, un être complexe pour qui l’intuition est en majeure partie responsable. Cet outil lui permet de s’étudier et decomprendre les autres, sans subordonner son jugement à un doute excessif. Cette dimension intérieure est beaucoup plus un talent naturel qu’une qualité acquise, puisqu’elle fait partie intégrale de son être. L’intuition favorise chez la femme, une prise de conscience relativement vaine, face aux conditions insatisfaisantes dans sa vie. Malheureusement, trop souvent, elle ne sait extraire de ses observations suffisamment de lumière et de force, pour transformer sa vie et se reconstruire une plate-forme convenant à sa sensibilité. Cette lacune est due au fait qu’elle ne s’est pas armée d’une psychologie de l’être, soudée à son intuition, de sorte qu’elle perçoit bien mais exécute mal.
Tant qu’elle ne se dotera pas d’une psychologie la libérant de ses insécurités, la subordonnant à l’homme ou ses institutions, elle ne pourra découvrir son potentiel affirmatif, car sa conscience demeurera figée dans des habitudes et manières de penser malsaines et restreignantes. La femme, pour évoluer, doit retourner au centre d’elle-même, sinon elle risque de vivre par rapport à d’autres orbites de vie, qui ne conviennent pas nécessairement à sa réalité et à ses besoins. Elle ne doit pas perdre de vue, que l’histoire ne l’a jamais complètement libérée, ni favorisée, de sorte que sa présence dans le monde fut depuis toujours, entachée d’une liberté apparente, masquée d’esclavagisme. Les religions aveuglées, l’ont emprisonné dans une prison dorée, dont la structure psychologique, viole la liberté de son esprit. Elle ne s’en distancera qu’à la suite de la transformation de son corps émotionnel. La nature féminine et les émotionsmerveilleuses qu’elle peut susciter, peuvent aussi lui nuire, lorsque l’esprit est évidé de puissance et de volonté de changement. On n’affronte pas la femme quand on la confronte, car elle a le pouvoir interne de se défendre, mais elle sent l’affront quand on lui cache la vérité, car alors, on l’a démunie des moyens nécessaires à sa défense. Quand elle s’interroge sur une injustice, elle le fait par des voies intérieures, très exercées au travail de l’intuition.
C’est pour cette raison d’ailleurs, qu’elle tire des conclusions, suite à maintes réflexions, car elle laisse mûrir avant de prendre une décision irrévocable. L’intuition féminine fixe les émotions de la femme et lui permet de traiter avec la réalité selon un mode de perception dégagé des influences extérieures, qui pourraient la distraire d’une étude dirigée sur un point qui lui fait du mal. Son imagination facile lui rappelle constamment l’injustice perpétrée contre elle, et c’est ce mouvement incessant de l’âme meurtrie, qui lui dicte de regarder profondément en elle pour mettre un arrêt à sa douleur. Malheureusement pour elle, elle peut mettre beaucoup trop de temps avant de mettre un terme à sa souffrance. Sa patience innée n’est pas forcement une qualité, lorsqu’il s’agit de se protéger contre la douleur qu’elle méprise. La femme n’a pas nécessairement peur de changer sa vie, mais craint de ne pas pouvoir le faire seule. Cette inquiétude découle de son manque d’expérience à vivre sa réalité sans le support du mâle, raison pour laquelle elle a perdu confiance en ses moyens. Cette condition changera lorsqu’elle apprendra à retrouver son centre à la suite de décisions graduelles et de plus en plus affirmatives, dont le but sera une liberté conquise par elle-même et pour elle-même.
Habituée à sa nouvelle intelligence, elle reviendra plus facilement à son centre, renouant avec la vie avec la même facilité que l’on retrouve, en général, chez les êtres transformés par la lutte et la conquête. Aidée de son intuition, la femme devrait resserrer les liens avec son être, sans pour autant compromettre son objectivité face à la réalité psychologique. L’intuition lui permet de reconnaître les différentes étapes dans la formation de ses opinions, et forte de celle-ci, elle peut percer la toile du mensonge possible, dans laquelle elle est insérée. Dans la mesure où elle supportera l’intuition sans pour cela en déduire des conclusions hâtives, l’intuition la servira, et lui permettra d’entreprendre une prise de conscience visant à corriger sa vie. Par contre, si l’intuition devient trop lourde chez elle, trop percutante, elle subira inutilement la pression de ses émotions, et finira par perdre toute contenance mentale nécessaire lorsque la vérité éclatera en plein jour.
L’intuition ne doit pas remplacer la conscience objective, mais aider à cerner le mensonge lorsqu’il vise sa conscience. L’intuition permet à la femme de prendre conscience de ses tourments, mais ne lui donne pas nécessairement la volonté requise pour y mettre fin. Cette dichotomie s’ensuit de la perception qu’elle à, d’un rôle social gommé de servitude plutôt que de maîtrise. Plus les sociétés sont primitives, moins les femmes jouissent de liberté. Plus elles affichent un air de modernité, plus les conditions s’améliorent statistiquement, sans pour cela la libérer sur un plan plus personnel et intime, où se mesure sa vraie capacité à être libre. Lorsque la femme liera l’intuition à l’action, les éclaboussures seront une mesure de sa puissance générative, et l’homme cessera d’être le pilier de sa vie, le grand manitou et pourfendeur de valeurs surannées, où l’abus progressif remplaça l’amour serein et véritable.
Chapitre 6 : Le rejet chez la femme
La femme traite plus difficilement avec le rejet que l’homme, car elle aime plus sincèrement, plus profondément, puisqu’elle est amour. Son identité est mise en cause lorsque le choc du rejet pénètre sa conscience, lui exposant la fragilité de son être face à la déception. Elle ne sait comment traiter - au début - avec cette calamité dont elle veut toujours se croire à l’abri. C’est à travers lui qu’elle apprend à reconnaître la docilité de ses sentiments et l’immensité malencontreuse de l’expérience qu’elle ne commence à comprendre que dans l’apprentissage de sa vie dans un monde masculin où la déception fait partie de l’art de vivre. La femme, en réalité, n’a jamais été adéquatement préparée pour l’amour, puisqu’elle n’a jamais été libérée par une psychologie lui permettant de se délivrer des entractes pénibles - sinon tragiques - de la vie amoureuse qui font d’elle une victime, plutôt qu’une muse pleinement éclairée. Le rejet la confronte à une troublante réévaluation d’elle-même, surtout lorsqu’elle est une mère totalement dévouée à sa famille. Il s’abat sur elle dans d’odieuses circonstances, lui faisant revenir au nez l’odeur acre d’une vie non réussie à ses yeux. Ce questionnement sans fondation, lui causera de profonds déchirements dont elle ne se relèvera qu’à la suite de nombreuses nuits blanches où son âme séchée cherchera dans le noir, la paix de l’esprit.
La femme doit apprendre à vivre avec le rejet comme le guerrier apprend à vivre avec la mort. Une fois aguerrie, elle comprendra que l’amour mal vécu est un karma personnel, comme le travail est celui de l’homme. Dans les deux cas, l’être doit se libérer d’une forme ou de l’autre de cette programmation. L’amour chez la femme, la projette dans une expérience dont elle n’est ni préparée ni avisée adéquatement. Lorsque la femme aura fait volte-face à sa naïveté face àl’amour, elle en vivra au lieu d’en mourir. Mais il lui faudra se rééduquer en se protégeant au lieu de s’y plonger les yeux fermés, comme s’il représentait son ultime et unique sécurité. Elle doit prendre à sa charge sa sécurité intérieure et non simplement son partenaire. Dans le cas contraire, elle risque de mettre sa vie en tutelle et de perdre le peu d’identité qu’il lui reste. Les structures sociales involutives qui ont défavorisé son expérience, se métamorphosent rapidement à la fin du XXème siècle, et promettent un avenir meilleur pour la femme. Mais le problème fondamental de sa conscience amoureuse et du manque de psychologie qui s’y rattache pour y faire face de manière intelligente, c’est-à-dire, sans souffrances inutiles, demandera qu’elle évalue sa situation personnelle de manière à bien comprendre la dimension de son amour, dans le cadre d’une relation de cœur où elle est la première, en général, à s’oublier au profit de l’autre.
Lorsque la femme aura appris à intégrer le rejet et à en réaliser l’illusion, l’homme deviendra alors pour elle, un véritable partenaire dans la vie de couple. Elle ne sera plus la victime inconsolable puisqu’elle aura compris que l’amour est un préambule à une identité véritable. De même que l’homme est initié au travail et à ses différentes formes de rejet, de même la femme grandit à travers les outrages de la vie amoureuse. Lorsqu’elle ne succombera plus aux chantages de l’âme meurtrie, elle relèvera la tête et ne s’immergera plus dans un amour inconditionnel et aveugle, érigé sur le socle illusoire de la fidélité à vie. La vie est une école où l’âme évolue : Ni l’amour idéalisé, ni contrat ferme ne peut l’en exclure. Les arts ont depuis toujours, fait état des blessures de la femme face à l’amour, mais les répétitions à l’infini n’ont pas réussi à lui faire réaliser le caractère illusoire du rejet, car elle s’associe fatalement à l’image de la victime.
Ce profil dénonce un lointain passé, durant lequel les outils nécessaires à son émancipation lui furent retenus, sinon déniés par les pouvoirs qui la prisaient comme élément stabilisateur dans des sociétés essentiellement dominées par l’homme. Aujourd’hui, la femme devrait reconnaître le rejet comme illusion absolue. Elle devrait s’aviser qu’à travers lui, elle se déprécie et que sa volonté à réagir de manière constructive en est d’autant réduite. Elle devrait identifier le fatalisme nuisible dans toute perception "que tous les hommes sont pareils", ce qui ne sert qu’à renforcer davantage l’impression que le rejet est une revendication valable. Les mœurs et le caractère soi-disant sacré du mariage, ainsi que les descriptions officielles ou officieuses du lien qui unit l’homme et la femme ont créé - par le passé - un faux climat psychologique dont elle devint victime lorsque la fortune ne lui souriait plus. Il n’est pas surprenant que la femme digère mal l’infidélité, lorsqu’on lui a inculqué pendant des siècles, la notion de contrat marital à vie. Il est de toute évidence, que le modernisme ébranlera cette notion, et que les femmes dans les pays les plus évolués ne s’acharneront plus à vouloir être confinées dans une prison dorée, à partir du moment où elles réaliseront qu’elles furent désabusées par des structures socioreligieuses qui ne les favorisaient pas.
Tous les êtres succombent à un moment de leur vie, à une forme ou une autre de rejet, mais celui que connaît la femme - en amour - provoque chez elle un choc de réalisation, dont elle se remet avec difficulté lorsqu’elle se croit traitée de manière injustifiable dans son partenariat. Il est alors impératif qu’elle comprenne la nécessité d’une prise de conscience lui permettant de croître à travers l’expérience de l’amour, comme l’homme doit croître dans l’expérience du travail et la lutte pour sa survie matérielle. Bien que ces deux programmations soient différentes en apparence, elles s’adressent de manière identique à l’évolution de l’être et en définitive, soulignent que la femme doit apprendre à se libérer du fardeau émotionnel lié au rejet. Moins elle en souffrira, plus elle réalisera que la liberté dans le mental est l’unique, voire, la seule manière de s’affranchir d’une souffrance qui lui est infligée en dépit d’elle-même. La raisonpour laquelle la femme éprouve une si grande difficulté face au rejet, s’ensuit de la sincérité de ses sentiments, mais davantage parce qu’elle dut, par le passé, s’assurer du maintien de l’ordre et de l’équilibre dans sa famille, pour le bien-être de tous et surtout de ses enfants.
On retrouve cette signature dans son comportement émotionnel et intellectuel, de sorte qu’il lui est difficile de se dissocier de la velléité du rejet. Par contre, s’y attacher comme argument, ne fait que repousser l’échéance de son identité et de sa liberté intérieure. Un grand nombre de femmes choisissent "la sagesse féminine" pour régler l’affront du rejet : Elles pardonnent leur partenaire ou lui donnent une dernière chance. Dans cette perspective réconciliante, il demeure qu’elles doivent faire la part des choses, à savoir si la réconciliation est fondée sur une véritable absolution, découlant d’une compréhension profonde de la vie ou si elle laisse entrevoir - de manière voilée - l’impuissance à se reconstruire une existence à la mesure d’une défaillance intérieure. Tant que la réconciliation procédera d’un compromis visant à ne pas bousculer davantage sa vie - pour des raisons de sécurité matérielle - la fumée de la mémoire reviendra hanter son esprit et l’amour ne recherchera plus la revendication de ses droits. Le rejet chez la femme est sans contredit une des plus pénibles expériences, car c’est dans l’amour et le dévouement qui s’y rattache, qu’elle exprime ses grands sentiments qu’elle met à la disposition de l’être cher. Malheureusement, le concept de l’amour est rattaché à celui de la fidélité à un point tel, que la femme perd de vue la réalité de la vie pour embrasser une notion idéaliste etsouvent irréaliste de l’amour.
L’attraction physique de la femme pour l’homme est une inévitable entorse dans l’expérience du mâle, et nul autre que lui ne sait jusqu’à quel point la beauté féminine passionne son être. Il ne s’agit pas d’excuser l’infidélité du mâle, mais de bien préparer la femme à l’éventuelle possibilité d’un tel accroc dans le tissu de l’amour romantique. Sans une mise en garde, elle est vouée à une surprise malvenue, qui aura pour conséquence d’atténuer son ardeur pour la chose qui de tout temps fut sa préoccupation majeure. Pour la femme : Le rejet est l’affront ultime, car il fait fi de la sincérité qu’articule sa nature, et remets en cause son identité psychologique.
Dans les sociétés où se distinguent davantage les traditions, le rejet fragmente moins l’identité féminine, car elle est moins cristallisée. Même si la femme est rejetée, la société périphérique lui viendra en aide, et l’entorse à son ego - plus feutré - sera pallié par un support familial et social généreux. Dans une société moderne - où l’identité de la femme est sujette à plus mûres réflexions - le rejet sera durement vécu, car il lui faudra se réinventer pour s’assurer une quiétude d’esprit. Elle devra se relever promptement pour ne pas se remettre davantage en question. Ainsi le rejet pour la femme moderne implique une déstabilisation profonde de son amour-propre, alors que dans une société plus traditionnelle, elle le subira sans se poser - à outrance - de questions d’ordre identitaire. La différence entre ces deux traitements du rejet,fait en sorte que la femme - traditionnelle ou pas - expérimente l’aiguillage de ses sentiments sans pouvoir contrer la douleur de manière raisonnable, car la fondation même de sa conscience féminine refuse le mensonge qui souvent, accompagne le rejet.
Bien que la vérité dévoilée ne saurait diminuer l’impact du choc, le mensonge allié à l’affront, crée une perte de face, qu’elle éprouve chaque fois qu’on le lui met en amour. La sincérité est un écran à la disposition de la conscience féminine, qui assure l’équilibre des forces animales dynamisant le couple. Sans cet écran, la femme deviendrait facilement proie à une excessive sexualité, qui déséquilibrerait la société, remettant constamment en question son lien avec l’homme. La sincérité chez la femme, dose son rapport avec le mâle et l’invite à demeurer fidèle à lui sans pour cela inviter l’homme, à lui retourner le même degré de fidélité. Cette dichotomie dans l’expérience du couple est à la source des conflits qui existent depuis toujours. Suite aux profonds changements dont témoignent - à l'heure actuelle - les pays les plus développés, la sincérité de la femme deviendra de moins en moins un enjeu dans la stabilité du couple et de la société. Par contre, elle ne se désengagera pas moins rapidement de ce sentiment profond qu’exerce sur elle sa conscience, tant qu’elle n’aura pas connu le rejet et traité avec lui de manière intelligente. C’est à ce point de son évolution personnelle, qu’elle devra prendre en charge ce sentiment et le maîtriser, afin de cesser d’en être victime.
Chez la femme plus avertie : Le rejet est moins douloureux, car à un stage plus avancé de la vie, elle dispose des moyens nécessaires pour s’en disculper et en prendre distance puisqu’elle peut évaluer plus facilement le rejet qui intersecte de plein fouet son existence. L’expérience de la vie, et l’écart généreux entre ses jeunes années et celles qu’elle connaît au fil du temps, lui permettent de reconnaître l’inutilité à se sentir rejetée et l’illusion qui accompagnait sa douleur dans un temps où elle disposait de moins d’expériences dans l’étude objective de sa condition.
Il est important que la femme saisisse le moment dans sa vie ou le rejet menace d’étouffer en elle, son sentiment de puissance, car sans lui, elle ne peut confronter la vie de manière optimale, conséquemment : Elle se condamne à ne pouvoir traiter de manière raisonnable avec les affronts qui surgiront de la vie.
Le rejet offre une opportunité d’exercer son esprit à ne pas se laisser entraîner dans une galère d’émotions, où elle reportera le blâme sur l’autre, au lieu de s’engager à se libérer d’un empoisonnement à la mesure de sa puissance.
Chapitre 7 : La mère et l’enfant
L’enfantement est la plus complète expérience que peut connaître la femme.
Les enfants choisissent leurs parents, et il est essentiel que la mère comprenne cette condition, afin de saisir son rôle au fur et à mesure où son caractère se manifeste. Lorsqu’elle se surprend comme protagoniste dans une scène familiale qui la subordonne à l’enfant outre mesure, elle doit corriger la situation afin de ne pas perdre de vue l’essentiel de sa conscience. Dès qu’elle s’éloigne trop d’elle-même et emprunte un rôle qui la dénature, elle perd contact avec sa réalitéet l’enfant ne peut qu’en être perdant, sinon gêné. Une multitude de mères périssent et dégénèrent, pour que vivent leurs enfants. Bien que le sentiment poétique de cette condition, fasse l’éloge de la maternité, il faut reconnaître que ces femmes - souvent - transfèrent dans le rôle qu’elles se sont attribué, les failles cachées d’une conscience personnelle sacrifiée illusoirement sur l’autel de l’abnégation. Cette forme de don de soi - bien que publiquement encensée - ne fait que démontrer que la mère abusée est victime d’elle-même et de ses singuliers instincts. Être une mère n’engage pas nécessairement la femme à l’esclavage ou à être victime de sa condition, mais demande qu’elle embrasse son rôle de manière intelligente. L’évolution des êtres et des sociétés, demandera que la femme réévalue son rôle dans la formation des ses enfants, car plus les mœurs changeront, plus les femmes devront se doter d’un nouveau carnet de route pour bien vivre et interpréter leur maternité.
La femme est munie de puissants instincts maternels qui sont essentiellement l’expression des forces naturelles gérant sa conscience. Dans la mesure où il y a équilibre entre ses instincts et son intelligence, elle et l’enfant grandiront dans une harmonieuse relation permettant aux deux de se bien développer. Mais si elle vit mal sa vie en raison d’un dévouement dénaturé qui abrège sa vitalité et sa joie de vivre, elle en sera victime ainsi que l’enfant, et ne pourra que difficilement récupérer les forces nécessaires pour suivre de près l’évolution de sa progéniture dans une ambiance de sérénité et de paix. Le point marquant de la femme est sa débordante générosité pour son enfant. Par contre, i1 devient son talon d’Achille lorsqu’elle perd de vue sa réalité, au profit d’un devoir fondamental dont elle n’a pas bonne et juste mesure. Une telle exigence appauvrit son esprit et la trempe dans la sueur froide d’un amour sans maturité. La mère cesse alors d’être femme et devient peu enclin à l’émancipation de son être, pris en otage par un enfant qui n’a rien d’autre à faire que de tout rafler. Que reçoit-elle en retour, autre qu’un sentiment auto réfléchi, lui créant l’impression d’être une mère accomplie. Le sentiment de responsabilité pour un enfant doit être mesuré, afin que la mère ne perde pas de vue qu’elle est femme dans une mesure égale à celle de la mère. Lorsque cette réalité lui échappe, le temps estompe sa féminité et elle devient gardienne à plein temps.
Lorsque cette réalité lui échappe, le temps estompe sa féminité et elle devient gardienne à plein temps. La vie commence alors à lui échapper, car elle s’est engagée sensiblement dans un rôle qui la soustrait à une existence plus souriante. C’est à ce stage de sa vie, que s’éteint la notion d’intimité et que se développe chez elle, une résistance à investir pour elle-même. Elle se reprochera plus tard de s’être dénier de jouir de la vie pour le bien exclusif de son enfant. La femme n’a qu'une vie à vivre et elle ne peut se créer l’illusion d’en vivre deux à la fois parce qu’elle participe intensément à celle de son rejeton. La mère est une femme qui s’oublie. Il n’y a rien de cassant dans cette observation, dans la mesure où elle refait contact avec elle-même de temps à autre.
Chapitre 8 : La névrose féminine
La femme vit l’incertitude, à un point où l’homme la déclarerait, sans hésitation, "incompétente" à exister. Et pourtant, le caractère inquiet de la femme n’a rien à voir avec son inhabilité à vivre, mais plutôt à une grande soif de vivre constamment remise en question par la nature même de son lien avec l’homme et son statut secondaire en tant que citoyenne du monde. A qui sait observer, la femme présente dans la vie un visage masquant un niveau sensible d’angoisse découlant de sa difficulté à pouvoir dominer son existence et ce, depuis ses jeunes années où se décide, et se dessine, son plan de vie. Contrairement à l’homme qui doit le plus tôt possible manifester sa virilité et sa puissance, la femme - très tôt dans la vie - se retrouve en attente, devant se plier aux conventions afin de ne pas "ruiner ses chance". I1 n’est pas du tout surprenant, qu’un tel départ suggère fortement un avenir où elle devra plutôt subir que conquérir. À cause de cette condition, traduisant assez bien l’encadrement dans lequel elle est socialement mouillée des le début de son apprentissage, elle refoule une gamme très vaste d’émotions, qu’elle réussira, si la chance lui sourit, à remettre en question afin de se relancer dans la vie, dans un temps où épuisée et souvent, malheureuse, elle tentera un dernier effort pour se sortir du " trou " qu’une société mal pensante lui avait creusée.
Ce qui nous amène à discourir sur le sujet fameux des névroses de la femme. Ce n’est pas la femme elle-même, qu’il faut pointer du doigt, mais plutôt les conditions qui lui ont servies de fondement. La femme exhibe des névroses, car sa vie devient graduellement une filière d’insécurités causées par une remarquable absence de centricité. Sans l’apport d’une centricité fondée sur une conscience avancée de soi, la femme demeure distante d’elle-même et ne peut répondre à ses besoins au rythme où ils devraient être répondus. Une grande source de frustration pour elle, découle du fait qu’elle éprouve de la difficulté à se faire entendre et écouter à sa juste mesure. On ne lui prête guère l’économie d’attention que l’on offre en général à d’autres, pour des raisons souvent de moindre importance. Si la femme tend à devenir névrosée, c’est que la société - l’homme en particulier - ne lui offre pas suffisamment de support, d’écoute et de sympathie, sans mentionner le respect véritable, qui assouvirait une sensibilité intérieure gouvernée par une délicatesse tant appréciée de l’homme. La grande délicatesse de la femme est un couteau à deux tranchants. Elle provient d’une âme sensible à la vie, et en même temps elle est axée sur les courants intérieurs de sa féminité. Lorsqu’il y a déséquilibre trop prononcé chez elle, la névrose se présente comme mécanisme compensatoire lui permettant de survivre dans un monde qu’elle n’aime pas pour une variété de raisons qu’elle ne peut pas toujours s’expliquer. La névrose a des racines profondes, non pas chez la femme en tant que telle, mais dans les conditions qui ont bafoué sa réalité, sa sensibilité.
Ces racines sont des repères psychologiques pour qui veut découvrir ses blessures ou simplement le manque d’amour authentique qui a écossé sa vie. Que la femme soit névrosée, c’est normal, puisque la société lui a depuis toujours refusé le pouvoir sur elle-même, ce refus l’ayant exclue du giron des grandes manifestations qui lui auraient servies de tremplin pour se mouiller dans des eaux plus salubres. Mais l’histoire a voulu - et veut encore - qu’elle soit au service de quelqu’un ou de quelque chose, et elle conteste de plus en plus à cette imposition depuis la cassure de la modernité avec l’ancien régime. Mais dans ce nouveau monde elle n'a pas encore trouvé refuge contre ses démons, car elle n’a pas encore été témoin de la fragilité du monde lorsqu’elle éclate de furie, en constatant l’engouement avec lequel on veut la garder prisonnière.
Lorsque la femme tournera ses névroses en poudre à canon, les hommes et les sociétés reculeront devant elle, car elle ne craint pas la mort une fois convaincue de sa juste cause. Mais pour qu’elle réalise la justesse de sa cause, elle doit mettre de côté les craintes qui la retiennent et lui créent l’illusion qu’elle ne peut rien changer à sa condition.
La femme est vacillante dans sa condition, car ses névroses lui répugnent et en même temps, la sécurisent. Elles lui permettant de gagner du temps sur la vie afin de ne pas sentir trop tôt la défaite. Raison de plus pour laquelle elle doit se regarder dans le miroir et voir ce qu’elle ne veut pas admettre : La peur. La peur d’être elle-même, la peur d’être seule, la peur du manque d’appui, la peur de se tromper, la peur de la peur. Les névroses de la femme sont un ramassis de craintes de toutes les sortes, cristallisées en morceaux de pierre qui lui pèsent sur le cœur et envahissent son esprit jour après jour, nuit après nuit, sans qu’elle réagisse, sans qu’elle veuille se libérer. La névrose envahit son esprit le moment où elle sent sa vie disparaître sous ses pas. Elle découvre sa réalité et lui fait voir le coté purement illusoire de sa condition. Mal lunée, elle ne peut catégoriquement se retrancher d'un horizon qui semble de plus en plus malveillant. C'est dans sa relation avec l'homme que la névrose féminine atteint son paroxysme, car l'amour, pour la femme, est authentique, tangible. Dans la mesure où son partenaire lui démontrera une sensibilité suffisante, elle reculera l'échéance de la névrose, jusqu'au jour où, la suite d'un faux pas, elle prendra mesure du vide de sa condition. Voilà la raison pour laquelle la femme doit apprendre se protéger contre elle-même et non contre le monde, car c’est sur elle-même, en elle-même, qu’elle doit régner suprêmement.
Elle doit se refuser de souffrir les conditions qui furent, par le passé, érigées en prison dorée. Elle doit se savoir un être à part entière, et non un être défini par un autre où les circonstances d’un autre. Elle doit reprendre la torche et courir son propre mille afin de se distancer des événements fauves qui veulent à tout prix la bouffer. Dès qu’une névrose apparaît sur son écran, elle doit la regarder, l’évaluer et commencer à la réduire pour éventuellement l’éliminer sans la moindre hésitation. De cette manière, elle réalisera assez rapidement que le pouvoir d’être, est en elle, et qu’elle seule peut le manifester sans condition. La femme est moins matérielle que l’homme, de là sa grande sensibilité. Elle est faite pour l’amour alors que lui, est fait pour la guerre. Les deux conditions font partie de la vie, de l’évolution, mais aussi des mœurs et des manières d’être qui ont défini les rapports entre hommes et femmes depuis des siècles. Ce ne sont pas les lignes de conduites dictées par le temps que la femme doit suivre aujourd’hui, mais une conduite dictée par elle, lorsqu’elle a atteint un niveau de conscience lui permettant de voir qu’elle ne veut plus être à la merci des idéologies.
C’est à ce point - sur la courbe de son évolution personnelle - qu’elle fera sécher les névroses qui ont depuis trop longtemps, marqué sa conscience. Elle saura faire taire les rires qui l’indisposent, car elle aura la force d’affronter ceux qui, encore et toujours, auront le front d’usurper son honneur alors qu’eux n’en ont pas. La femme n’est pas névrosée en soi, elle est plutôt marquée par le manque d’amour authentique. Ceux qui s’acharnent à lui reprocher ses névroses, sont ceux-là même, qui n’identifient pas dans leur conduite vis-à-vis elle, un irritant inconsistant avec une conscience avertie. Ceux qui avancent que la femme serait moins incarnée dans la matière que l’homme auraient-ils mis le doigt sur un fond de vérité, sinon de réalité, en prétendant que ses excès seraient dus à une sensibilité intérieure reliée à des niveaux de conscience intuitive, que seuls connaissent les êtres doués de grande réceptivité.
Une telle observation favoriserait l’explication de la femme voulant qu’elle soit un être doublement doué, c’est-à-dire, pouvant vibrer à la vie et sourire à la mort. Sous de telles conditions, n’est-il pas raisonnable d’avouer que les névroses de la femme sont l’expression de conflits existants entre sa nature temporelle et sa nature spirituelle. Tant qu’elle ne pourra intervenir dans la matière et y faire régner l’ordre qui lui plaît, elle souffrira, névrosera, car sa nature spirituelle - ou intuitive - sera reléguée à un sous plan de son expérience de vie. Ce manque d’intégration de sa conscience personnelle transpirera comme une forme ou une autre de névrose, masquant une réalité non réalisée. Une grande part de la névrose féminine découle d’une insuffisance marquante d’autonomie, surtout dans les sociétés surchargées de traditions. Il est inconsistant avec la structure psychologique d’un être évolué, que la femme soit à un tel point dépendante de conditions hors son contrôle, que le moindre déséquilibre dans son environnement social, lui fasse prendre conscience du caractère précaire de sa condition. Le fait que les femmes du monde regardent vers l’Europe et l’Amérique, est un indicatif indéniable du manque d’autonomie chez elles, d’où la source abondante d’angoisses qui sapent leurs énergies créatives et les rend passibles d’immobilisme.
Lorsque la femme devient trop angoissée, elle succombe à la névrose qui est la toile de fond contre laquelle se dessinent ses luttes intérieures. La névrose est une asphyxie de la conscience, qui atteint son apogée lorsque la femme à l’impression qu’elle a perdu le contrôle sur sa vie, et que le tunnel se rétrécit irrémédiablement. La femme doit se prendre en main si elle désire éviter une dispersion périlleuse de ses forces vitales, dont la névrose est l’expression la plus évidente. Ces dernières présentent le plan fondamental de ses besoins les plus profonds et lorsqu’ils sont dictés par une volonté d’agir au-delà des limites imposées par un conditionnement social quelconque, ils lui permettent d’actualiser son potentiel et de retrouver une part de l’autonomie qui lui a graduellement échappé au cours de son expérience.
La grande sensibilité de la femme accable sa conscience lorsqu’elle perd notion d’elle-même. C’est à ce point qu’elle devient une excuse pour le refoulement intérieur, laissant présager, imperceptiblement, la névrose qui froissera finalement le calme de sa conscience. La femme doit apprendre à se protéger contre les affronts innombrables qui risquent de marquer son existence. Elle doit prendre soin de se protéger centre ses émotions faciles et à fleur de peau pour se mieux parer contre les attaques. Si elle ne s’arme pas d’une psychologie défensive, elle se bouleversera aisément et poursuivra, les yeux fermés, le sentier de la non-résistance et de l’acceptation. Et lorsqu’elle deviendra insatisfaite de son sort, elle se croira trop avancée dans la vie, pour faire le redressement nécessaire. La femme doit reconnaître qu’elle est un être à part entière, et qu’elle doit volontairement repousser l’oppression et l’agression qui font de sa vie une expérience, trop souvent, mal aimée.
La névrose de la femme entrave le développement de sa conscience, car les voiles accumulés au cours des années, finissent par brouiller sa vision claire de la vie. Elle perd graduellement la notion d’elle-même à un point où il lui est ardu de se reprendre en charge. Cette condition menace d’être une défaite, dans le cas ou l’avenir confirmerait son impuissance à reprendre sa vie. La femme est douée de sensibilité, mais elle ne doit pas être évidée par ses sentiments, car ce qui fait partie de sa nature, se retourne aisément contre elle, et fait de sa vie un cauchemar. La névrose crée chez elle une dépendance à ressusciter de vieux tableaux, qui occultent sa vie présente, et la rendent inconfortable.
Ces fiestas imaginées rétrécissent son champ de vision et la force à rétrograder, en ne préservant que ce qui fut. Tant que la femme n’aura pas reconnu que son imagination est un couteau à deux tranchants, elle risquera d’en être pénalisée, car elle est beaucoup plus poignante chez elle que chez son partenaire, lorsqu’elle se raccorde aux joies ou aux souffrances du passé. La femme peut rasséréner son être, en réalisant qu’une grande part de son imagination négative, est imputable à la suspension ou à l’absence d’une conscience objective. Pour s’affranchir de ses débordements, elle doit s’approprier une forte dose d’intelligence rationnelle, dans le but de se soustraire davantage à un imaginaire débordant, qui l’écarte de la réalité et lui nuit, lorsqu’elle est frappée de douleur et l’imagination la maintient dans la mémoire dont il est difficile de se soustraire. Elle doit reprendre contact avec la vie et non le passé, car ce dernier est le marécage de la fantaisie où tout et rien peut être rappelé, remonté à la surface, pour hanter son esprit et diminuer sa volonté d’être libre. Il n’y a rien chez la femme qui soit faible, lorsqu’elle se prend en main. Mais dès qu’elle se gave de pensées noires, fournies par une imagination fertile et négative, elle perd la force de s’élever au-dessus de la souffrance que renforce la divagation. C’est à ce point qu’elle se met à dépérir.
Chapitre 9 : La franchise et la femme
La femme "championne" la franchise, car on lui a trop menti. Elle a connu la déception au point de n’y constater aucune avenue pour l’expression favorable et sans équivoque de ses sentiments. La franchise chez elle représente une forme idéale de communication, préférant les choses simples et claires, plutôt que contournées et compliquées. Elle est, pour elle, une manière d’être et non pas de paraître. Il lui suffit de se retrouver en situation où la franchise s’envole pour qu’elle répugne se mouiller. La franchise lui sied davantage qu’à l’homme, car sa paix en dépend. La franchise demeure pour la femme une condition sine qua non de sa vie de couple, car en son absence, elle ne peut s’offrir de véritable sécurité. Mais plus elle se libérera des contraintes qui la dominent sur tous les plans, moins elle se repliera sur la franchise pour se forger une sécurité pour elle et ses enfants.
Elle se propulsera de ses propres moyens, et déterminera les conditions futures de son engagement personnel. Mais dans la mesure où la femme demeure assujettie à des conditions qui favorisent l’insécurité, la domination ou une forme quelconque d’asservissement, elle ne peut vivre sans le support de la franchise, car seule cette qualité peut lui offrir un mordicum de calme et d’absence d’inquiétude. Constatant sa rareté, la franchise pour la femme libre deviendra graduellement moins indispensable dans ses relations, car elle saura plus facilement se reconstruire une vie suite aux blessures qui, par le passé, l’auraient consternée, terrassée et marquée. La franchise doit céder son rôle de parapluie protecteur contre le rejet. La femme doit relever le défi que lui impose son absence - ou sa rareté - et apprendre à se protéger de la vie, au lieu de s’y emmitoufler dans un faux sens de sécurité, qui ne lui offrira jamais la certitude d’une conduite irréprochable de la part de son partenaire, surtout dans une modernité où les opportunités, et un sens moins dramatique des valeurs, risquent d’entraîner des comportements sociaux plus relâchés que ceux qu’avait connu le passé, lorsque les religions agissaient comme enceintes contre des tendances trop libérales.
Avec la dilution du pouvoir des religions sur les masses plus averties et moins ingénues, la franchise qui, par le passé, avait servi plus ou moins de bouclier protecteur à la femme, sera remplacé par une psychologie plus défensive et plus préventive, adaptée à la modernité et ses manières d’être. Lorsque la femme s’en remet à la franchise pour se sécuriser, elle se fraie un sentier vers la déception. Alors que l’homme - de son côté - compose sans trop de difficultés avec la déception, il ne lui est pas impossible d’aimer sa femme et se permettre dans un même temps, une aventure avec une autre sans pour cela en être bouleversé outre mesure. Sa nature l’assujettit sans trop de résistance à la séduction que seul un grand sens moral peut repousser. L’amour n’est pas le karma de l’homme mais celui de la femme. Alors qu’elle souffre dans l’amour, lui connaît la souffrance au travail. Ces deux provinces de l’âme se situent sur des plans différents. Alors que lui, cherche sa vie durant à s’harmoniser dans le travail, elle, vise l’harmonie qu’offre un amour stable et sécure.
On accepte facilement que le travail soit une source de tensions pour l’homme, mais nous ne lui reconnaissons pas d’équivalence avec celui que connaît la femme en amour. La raison est due aux différentes caractéristiques de la souffrance. Chez cette dernière, elle est de souche émotionnelle, alors que chez l’homme elle est plutôt d’ordre intellectuel. De plus, la femme est souvent dénuée de moyens économiques lui permettant un prompt réajustement de sa vie. Lorsqu’elle devient victime du rejet, sa condition est souvent économiquement liée à celle de l’homme, créant de fait un lien de dépendance qui restreint sa capacité de s’affranchir.
Une telle condition requiert une réorganisation radicale de son ancien mode de vie, rendu plus laborieux compte tenu - souvent - de son âge et des années passées en dehors du marché du travail. La femme ne se remet que difficilement de la déception et du rejet en amour, car ce dernier est un sentiment et non simplement une opportunité renversée, comme dans le cas du travail chez l’homme. Elle est très désavantagée par rapport à lui, et c’est la raison pour laquelle la femme qui entrera dans la modernité, se consacrera à sa sécurité matérielle avant tout pour éviter les conditions de ses sœurs malheureuses. Seule l’accessibilité à l’emploi et à l’éducation peut assurer que la vie de la femme ne soit plus renversée par un amour chéri mais non retourné avec franchise. Le degré de franchise requis par la femme pour l’assurance de sa paix d’esprit, est du même ordre de mesure que la souffrance qu’elle subira, si un jour son amour devait être trahi.
Pour cette unique raison, la franchise ne doit pas rigidifier son esprit et la maintenir dans l’illusion d’une inviolable sécurité, mais plutôt lui permettre de supporter la présence d’un conjoint selon une disposition nécessaire à l’équilibre des relations. Il est relativement facile pour la femme, de sentir ici et là, les sursauts de la jalousie, lorsque se présente devant elle une rivale possible.
Chapitre 10 : La solitude
La solitude reflète chez la femme une tendance à plusieurs volets, compte tenu de sa nature. Elle lui permet, d’une part, de s’en remettre à elle-même sans devoir supporter sans répit l’opposition et la domination, et d’autre part, bien qu’inconvenante à première vue, elle est appréciable, dans la mesure où elle lui permet de vivre à son rythme et à loisir, et de mieux observer les lézardes de son destin à côté d’êtres qu’elle avait pourtant aimés, mais décidément mal jugés. C’est dans un face à face avec elle-même, qu’elle découvre son vrai visage et voit jusqu’à quel point, l’amour plus souvent qu’autrement, masque un être en détresse, unique mais non réalisé. La solitude n’est pas pantoufle pour toutes les femmes, car elle demande un haut niveau de conscience identitaire. Dans le cas contraire, elle est déviante et consternante, la plongeant dans la pauvreté de ses sentiments et l’aliénation face à l’amour. La femme expérimente avec la solitude selon le succès ou son absence dans les engagements émotifs de sa vie.
Dans la mesure où cette dernière est subversive, la solitude devient pour elle un désert où elle tente d’échapper à ses mirages et maîtriser ses démons - tissés de liens fantaisistes - issus d’un passé douloureux où d’un présent sans résultat. Dans cette condition solitaire, l’âme féminine est courroucée et ne peut apporter à l’ego de mannes ou de joie de vivre, car une solitude de cette espèce n’est point fondée sur l’identité de l’être, mais sur la malédiction de l’être "fragment". C’est dans la solitude, que la femme évalue le glaive qui lui a percé le cœur et la raison pour laquelle il lui fut envoyé. La solitude devient alors pour elle un parchemin sur lequel sont décrites, avec l’encre de ses sanglots, les souffrances de sa vie. En réalité, ces dernières lui ont porté bonheur, car à l’aide de sa mémoire, elle peut reformuler sa liberté. Une femme qui sait étudier la vie et en comprendre les sentiers étriqués, réalise sans trop de difficultés comment elle fut piégée pour se mieux libérer. Il est évident pour la femme sage, que la vie est plus vaste que sa cuisine et que l’amour idéalisé dont furent étreints ses sentiments de jeunesse, n’équivalait qu’à l’ensemble de sa poterie. Il ne s’agit pas pour la femme solitaire de s’enliser dans l’ennui, mais de bien réaliser que la vie ne lui offrira point l’opportunité de connaître l’amour sans en avoir été au moins une fois victime.
C’est à la suite, qu’elle apprendra à composer avec elle-même et ses besoins. La solitude qui découle souvent d’un échec pénible lui permet de remettre les compteurs à zéro et de recommencer d’une manière totalement renouvelée, sans les mirages qui lui valurent sa liberté. C’est dans la solitude intelligente qu’elle peut rectifier les abus de ses sentiments et ajuster sa vision ombragée de l’amour dont la naïveté est la composante majeure. La solitude pour la femme est un onguent couvrant l’épiderme de ses sentiments mal animés en raison de l’étouffement de son être et de l’érosion de sa liberté. Lorsque la femme consolide son être et prend avantage, temporairement, de la solitude, il lui vient à l’esprit qu’il est préférable de vivre seule, que d’être malheureux à deux. Ce n’est pas une honte de vivre seule. Au contraire, plusieurs conditions lui indiquent bien cette règle de vie afin de se mettre au diapason de son être et en prendre finalement possession, surtout et davantage lorsque depuis ses jeunes années, elle vie dans l’orbite de l’homme, au dépend de sa propre identité.
Lorsque la vie dévie du plan qu’elle s’était tracé de son avenir et lui fait découvrir un monde très différent et même opposé, il est certain qu’un brin de solitude ne peut apporter que de nouvelles perceptions, à qui ne s’est jamais connu ni mesuré.
La solitude n’entrave pas le développement de la femme, tant qu’elle n’est pas une évasion. Une solitude saine et mûre - et à la fois créative - peut la mener sur des sentiers qu’elle n’aurait pas imaginés quelque temps auparavant, la souffrance lui ayant voilé les horizons. Cette limitation d’ailleurs, la tourmente compte tenu des menues ressources dont elle dispose, plus souvent qu’autrement. Dans la solitude, la femme découvre jusqu’à quel point elle se dédia à son homme, et combien sa vie ne lui appartenait plus lorsqu’elle devint dépendante de lui.
Cette condition mène très tôt à une situation où là, elle se sent victime de circonstances qui ne lui vont plus et qui, pour s’en dégager, exigent un peu de solitude. C’est dans la solitude qu’elle s’expose pour la première fois à la totalité de sa conscience, et découvre combien démesuré fut son amour pour l’autre ou les autres, et jusqu’à quel point sa vie fut un sacrifice au lieu d’un développement personnel. La solitude permet à la femme de retrouver ses esprits, c’est-à-dire ses forces et ses talents. Elle y puise un second souffle de vie, et dans la mesure où elle se prend en main, découvre qu’elle possède plus d’atouts maintenant qu’auparavant, car elle a exhumé de son être une puissance qu’elle ne s’était jamais reconnue. Trop jeune pour connaitre l’indépendance de son esprit, elle vécut longtemps sous l’emprise d’un être très différent d’elle, mais dont elle ne connaissait pas le caractère dominateur et totalement masculin.
La solitude est une passion pour celle qui sait y trouver un jardin, correspondant finalement à tout ce qu’elle aimerait faire, parfaire, découvrir, seule ou avec d’autres cette fois bien choisis compte tenu de l’expérience et d’une nouvelle maturité. La vie peut être un enfer pour la femme qui repousse constamment ses intérêts au profit des autres en l’absence d’échange correspondant. Elle peut le faire pour une certaine période, mais dès que cette notion ne tient plus, il lui faut se lever et marcher loin dans le champ de sa vie, sans se retourner, les yeux pointés vers l’horizon. Sinon, elle est vouée à une mort intérieure certaine qui fauchera tout ce qui en elle, est encore récupérable. La femme libre et intelligente dispose de sa vie, mais si elle ne sait le faire, on disposera pour elle. On remarquera ici une situation difficile lorsque la femme se trouve claustrée dans un creux, voire un abîme dont elle ne sait s’extirper faute de conscience volontaire due à la crainte. La crainte fait d’elle un être impuissant, au point où elle déléguera toute sa volonté. C’est une tragique condition de croire qu’elle soit née pour servir, et ne sache se servir elle-même. Elle n’est alors qu’une ébauche de sa réalité, une ombre, que seule la solitude peut récupérer. Elle doit alors la rechercher dans tous les recoins de sa vie afin de se détacher graduellement des notions fabriquées et inculquées.
La solitude est une ombrelle qui protège la femme contre l’enchaînement des affronts qui couronnent son existence, lorsqu’elle ne sait disposer de sa vie. Elle ne peut indéfiniment se renier elle-même puisqu’elle a besoin de goûter à la vie comme il se doit, si elle veut y trouver ressources et forces. Dans le cas contraire, la vie devient quotidiennement un chemin de croix qu’elle affecte de parcourir avec le sourire ou en silence, de crainte de troubler ceux qu’elle aime ou de fâcher ceux qu’elle craint... La solitude permet à la femme d’étudier sa nature et de retrouver les assises de sa conscience perturbée. Tant qu’elle ne dispose pas du calendrier de ses états - que la solitude facilement reconstruit - ce travail de fond ne peut être entrepris et elle ne peut se retrouver après s’être si longuement égarée.
Tant qu’elle n’y a pas réalisé l’opportunité de s’exhumer de son passé et de se libérer de ses fantômes, elle ne peut accéder à la nature profondément combative de son être, à laquelle elle a recours lorsqu’il s’agit, par exemple, de protéger sa famille. Et tant qu’elle ne pourra troquer la soumission pour la combativité, la solitude ne lui servira pas de manière constructive. Elle ne la vivra pas en vue de se retrouver et de reprendre les droits inaliénables que seule unevolonté ferme permet d’acquérir. Les peuples le font au nom de la révolution, la femme le fera pour elle-même par évolution. Elle ne peut plus repousser - si ce n’est que pour des raisons de vie - sa liberté intégrale. La solitude pour la femme évoluée, est une manière de tester jusqu’à quel point elle peut fonctionner de manière autonome, sans le support moral de l’homme, qui de tout temps, fut l’enjeu divisé de sa vie.
C’est dans la solitude qu’elle apprendra à redresser le tort qui lui a été causé. C’est là qu’elle apprendra à maîtriser ses angoisses face à la domination et le mensonge dont elle fut, de tout temps, victime. La femme qui n’a pas connu la solitude, n’est pas - pour autant - à l’abri d’elle- même, car ce qu’elle recherche de la vie ne peut lui être présenté sur un plateau d’argent. Elle doit le faire surgir des illusions dont elle s’est nourrie des années durant. Elle doit mettre un terme à la famine de ses désirs, de ses goûts, de ce qu’elle recherche, mais cache au plus profond d’elle-même craignant de mettre à risque la paix de surface, qui trop longtemps, lui permit d’exister, mais de ne jamais vivre.
Chapitre 11 : La dépression
La dépression conjure chez la femme un caractère d’autant plus corrosif, lorsqu’elle la subit sans y remédier par une prise de conscience, qui lui permettrait de se protéger contre les vicissitudes de la vie. Cet état témoigne de sa fragilité émotionnelle, et requiert une évaluation des torts causés par la déception, pour en saisir l’essentiel. La femme doit être fortement nourrie sur le plan psychique, car elle a grande soif de vivre, même lorsqu’elle en est retenue. Bien que différent de celui de l’homme, son grand besoin de vivre requiert une vitalité émotionnelle que la dépression sape. La femme la subit en général dans le cadre d’une psychologie normative, et succombe à ses émotions, au détriment de son intelligence.
Au cours de l’expérience, elle découvre dans quelle mesure elle peut être sujette à l’implosion - au lieu de l’expansion - de son être, la dépression créant chez elle, une diminution de sa vitalité à un point où elle peut trouver difficile de surmonter l’obstacle le plus insignifiant. La dépression est toujours reliée à une forme ou une autre de déception, raison pour laquelle les forces vitales nécessaires à son équilibre émotionnel se retirent. C’est dans la dépression que la femme réalise la fragilité de son être et la difficulté de mettre en branle sa volonté, composante essentielle dans sa lutte. La torpeur mine sa conscience et ne laisse à la femme que l’impression de défaite et d’impuissance.
Pour remédier à cet état, elle doit recourir à des replis intérieurs de sa conscience, où sont discrètement logés des intérêts désappris. La femme s’oublie beaucoup dans la vie, et cette abnégation d’elle-même, exacte chez elle, un prix. Lorsqu’elle tombe en panne, elle doit y voir la cause dans le fait qu’elle ne s’est pas assurée une réserve d’intérêts suffisamment vibrants et réalisables, pour neutraliser la déception sous toutes ses formes. Cette dernière est un paramètre fondamental des structures négatives de son Moi, car elle empêche la femme de se réaliser. Une surcroissance de déception peut au fil des années, se métamorphoser en un sable mouvant dont elle ne pourra que difficilement s’extirper.
C’est la raison pour laquelle la femme doit s’exercer et s’appliquer à se construire une réserve d’intérêts suffisamment vibrants, pour lui permettre d’échapper à un désenchantement profond lorsqu’il se pointe. La dépression découle d’une réduction radicale de la conscience du Moi, en raison d’influences négatives intérieures ou extérieures, qui assujettissent démesurément l’ego féminin. Par le biais de la dépression, la femme peut identifier les artères de sa conscience, bloqués par l’émotion, et de cette observation, peut faire la distinction entre la faiblesse et la crainte.
Dans le cas de la faiblesse à ne pas agir dans la vie, elle le doit à un manque de vision personnelle en vertu de l’effondrement d’un solide désir de triompher de toutes formes d’opposition à son libre mouvement. Ce qui - en retour - joue un rôle important dans son inhabileté à s’organiser pour résoudre l’apparente complexité des solutions nécessaires à sa vie. Dans l’autre cas, la crainte paralyse sa conscience qui ne veut plus s’assumer. Elle dévore l’ego et l’épuise jusqu’à ce que l’acuité de la souffrance, la propulse souvent malgré elle-même dans un mouvement régénérateur. Il n’est pas du tout évident pour la femme dépressive, que son état est en somme, un champ de bataille pour le contrôle de ses pensées, et la manipulation de ses émotions. Le caractère manipulateur de sa conscience affligée importe en elle des idées qui ne cessent de l’acheminer vers un cul-de-sac, car la crainte ou la faiblesse, sont déployées pour paralyser son jugement.
C’est à cause de ces puissantes forces internes qu’elle ne réussit que difficilement à se libérer de ce fardeau qui la frappe à différents moments de sa vie, et surtout lorsque sa beauté ou l’amour qui l’avait jadis supportée sont remis en question. La vie de la femme est - intrinsèquement - reliée avec des mécanismes d’autosatisfaction profondément enracinés dans son psychisme, par des années, voire des siècles, de conquête et de domination, sans oublier le don de soi, à une échelle qui dépasse de beaucoup celle de l’homme.
Chapitre 12 : La femme et la famille
La famille est un monde fermé où la femme devrait être libre de s’actualiser, de s’exprimer et de faire valoir sa volonté. Elle devrait pouvoir y fait valoir ses vues les plus profondes, et en marquer positivement ses membres. Malheureusement, c’est dans la famille, souvent, qu’elle ressent pour la première fois la fragilité, voire la nostalgie de sa liberté et l’angoisse de la prisonnière. Dans ce milieu mitigé, elle se sent parfois faussement valorisée suite à des années d’aliénation passive de son être. La famille est une enclave, dont les structures varient selon les cultures. Grace à la modernité, la diversité culturelle se rétrécie et la servitude de la femme - historiquement - liée à la famille, s’estompe rapidement en raison des changements de perception, apportés à son attention par la médiatisation adoptée par la majorité des cultures. Bien que la famille représente pour la femme, une raison d’être incontournable, elle ne doit pasréprimer son être, et la plonger dans un abîme irréconciliable avec sa réalité, car toute famille possède des fissures et des imperfections réfléchies par ses membres.
Ces lacunes risquent de la marquer, tant et aussi longtemps qu’elle n’en prend pas conscience. Les fissures doivent être perçues et ajustées, en fonction de la liberté de son être, sinon la famille risque de devenir une prison dorée. La femme est friande d’excuses lorsqu’il s'agit de pardonner la famille. Elle s’expose à une multitude d’injures au nom de la famille. Elle permet que s’abatte son moral pour que celui de la famille perdure. Dans certaines sociétés, la famille est devenue le microcosme de la société, alors qu’elle est réévaluée dans les pays plus avancés et plus libérés. L’esprit de la femme cherche à se libérer des structures qui ont tapissé de rejets sa vie, de manière impardonnable, sans mentionner les insultes à sa personne. Au nom de la famille, des millions de femmes sont mortes intérieurement. Sur l’autel de la famille, des religions ont survécu durant des siècles et imposé leur statut, leur contrôle, et leur domination, toujours selon les Écritures. Au nom de la famille, de l’État et des religions, le moral de la femme a été abattu et sa liberté réprimée, afin que le pouvoir et les forces de domination se perpétuent.
La famille est un joyau de conscience humaine organisée, lorsque ses membres ne l’utilisent pas pour en émousser la fondatrice. La femme reconnaît - mais n’admet pas sans réticence - les vices cachés, qui maintiennent et protègent la famille, mais restreignent sa vie. Si elle veut vivre au lieu d’exister, il lui faudra convenir et admettre que rien n’est sacré dans la vie, sauf la vie et la liberté, sans laquelle elle ne peut vivre. Les religions ont proposé aux masses la notion du sacré, pour contrer toute rébellion contre leur autorité. Elles sont à l’origine des conflits séculaires marqués au fer de l’ignorance, par des états d’esprits inconsistants avec la liberté. Elles ont qualifié de "sacré" le caractère de la famille pour assurer la croissance numéraire de leurs troupeaux de moutons et le maintien de leur hégémonie politique et religieuse. La modernité engagera l’humanité entière, et les abus contre la conscience féminine - éveillée parl’information - diminueront de manière proportionnelle. La femme a droit à la reconnaissance de son identité féminine à n’importe quel prix. Quelle que soit l’importance de la famille dans la vie de ses membres, la mère, la femme, doit pouvoir accéder librement et de manière satisfaisante à ses besoins sinon elle n’est que la gardienne à plein temps d’un groupe d’individus que l’amour irréfléchi protège à ses dépens. Elle ne doit pas être dépossédée de son droit, et de sa joie de vivre, parce qu’on lui reconnaît le titre de "reine du foyer". Beaucoup de femmes préféreraient ne pas être reine et jouir un peu plus de la vie. Les mères qui tuent leurs enfants, ont injustement été piégées dans un rôle abusif, les maris ayant refusé d’y reconnaître - avant que ce ne fût trop tard - la pauvreté de leur existence.
Il s’agit de peu pour que déborde le vase, après des années de dépression envahissante et sans issue. Au le sein de leurs familles, un nombre inavouable de femmes se savent mal rémunérées alors que les membres ne s’en pas rendent pas compte jusqu’au jour où éclate la crise, prenant tous et chacun, par surprise. Avec les changements radicaux rasant les pays les plus dégagés des traditions, le mouvement de la femme, de la mère de famille, pour une plus grande panoplie de choix créera des remous importants. Les peuples ont vécu durant des siècles sous la tutelle des religions et ils ont supporté leurs idéologies familiales rigides mais la modernité changera les habitudes et les mœurs.
Ceci créera un nouveau gabarit de la vie familiale. Ce que l’on commence à discerner aujourd’hui - même si ce que l’on voit ne fait pas toujours notre affaire - fait partie de l’avenir, manière de s’y habituer. Avec l’évolution, ce sont les individus qui décideront de la dynamique familiale, et non les institutions archaïques, dont le rôle s’estompera au fur et à mesurent où l’information se démocratisera. Le temps des révolutions populaires tire à sa fin et il sera suivi d’une très longue période évolutive, où l’individu primera sur la collectivité.
Chapitre 13 : Comment la femme vit la rupture
La rupture pour la femme, est une forme de mortalité pour laquelle elle ne fut pas préparée par son éducation. Depuis le début, vierge et ingénu, on lui a fait croire que la vie conjugale durerait indéfiniment, comme l’enseigne la religion : « Pour le meilleur et pour le pire. » Ces notions archaïques et manipulatrices, vont à l’encontre de la réalité humaine, alourdie de ses divisions et de ses cauchemars. La plus grande amie de la femme, est une compagne ayant déjà été terrassée par le traumatisme de la rupture, et qui avec le temps, en a trouvé l’issue. De son expérience, l’ingénue peut tirer profit, dans la mesure où elle sait écouter. Aucune femme n’est à l’abri d’une rupture avec l’homme de sa vie parce que, aujourd’hui, il lui professe son amour. Elle doit être préparée au pire - ou à ce qu’elle considère pour le moment le pire - et plus tard, le meilleur, parce que c’est ainsi que va la vie. La vie est un chapelet de souffrances et l’amour en fait partie. Mais il faut le dire, l’enseigner à nos enfants, à celles et ceux que l’on aime.
La femme doit être enseignée dès le plus jeune âge, que l’homme n’est pas le plus raisonnable des êtres, simplement parce qu’il lui professe son amour. L’amour pour elle, est conditionné par une myriade d’états d’âme, dont lui-même n’est ni conscient ni maître. On ne s’unit pas au début de l’inexpérience amoureuse avec qui l’on veut, mais avec qui l’ont doit. Ceci fait partie de la programmation de l’être, du plan de vie, et ce n’est qu’avec l’expérience et une connaissance de soi plus approfondie, que l’on en arrive à s’unir sur la base d’un choix véritable. L’être humain, en général, devrait s’unir deux fois dans la vie : La première, par ignorance et la deuxième par choix. Ceux qui réussissent pour la première fois et à demeurer ensemble pour une longue période de vie, le font souvent au détriment de leur réalité profonde ou en raison d’autres conditions, qui empêchent de manière raisonnable toute séparation. Mais encore une fois, ils en paient le prix. La liberté de la conscience ne découle que de la volonté pure. La femme moderne est plus avantagée face à la rupture, car la modernité la lui fait observer quotidiennement autour d’elle. Elle n’est plus un cas isolé. Mais elle n’en est pas pour autant à l’abri, en raison du déchirement qu’elle crée.
La femme doit être éduquée et fortement enseignée que l’amour est un karma tant qu’elle n’est pas en contrôle de sa vie amoureuse, c’est-à-dire de ses émotions face à l’amour. Ceci exige une certaine conscience de soi. Elle cessera alors de vivre d’expérience en expérience et l’amour lui offrira un paysage plus serein et plus équilibré dans son coloris. Elle découvrira qu’il n’est pas absolu et que seules les émotions le sont, temporairement. Ayant appris à consolider son être à travers la tempête, elle se libérera pour toujours dans l’amour et vivra en paix avec elle- même. L’amour n’est jamais le problème : Seules ses émotions le sont absolument.
La femme doit traiter avec la rupture comme on traite avec un mal sournois, une infirmité émotionnelle : Seul un tel apprentissage lui apportera la maturité nécessaire pour son expansion dans la vie - de manière créative - et regagner son autonomie. Sans autonomie, elle est commodément victime de l’amour, ce dernier lui faisant toujours miroiter une sécurité séduisante, que renforce l’ignorance de soi, et par conséquent de l’autre et de la vie. L’amour est le pire ennemi de la femme, lorsqu’elle ne sait pas composer avec lui à partir d’une position de force. Tant qu’elle n’est pas dans son identité, elle risque d’être entravée dans sa culture intérieure, le seul terrain - de sa conscience - inexorablement relié à ses sentiments profonds.
Tant qu’elle n’est pas autonome dans sa conscience, la rupture est son grand mal, non pas en tant que tel mais en tant que dommage causé - souvent de manière irréparable - chez une âme faible. Une femme autonome à tous les niveaux ne vit point la rupture, donc l’amour, comme celle qui en dépend pour sa survie émotionnelle. Ce sont ces femmes que l’on doit écouter, et éviter les autres qui n’y comprennent rien et en vivent constamment les turbulences...
La notion de karma peut sembler étrange à la mentalité occidentale, mais demeure le fait que la vie est immense, et plus vaste que puisse en saisir l’intelligence blanchie par la raison, et découplée d’une compréhension quasi totale de l’existence. La vie est vaste, et sa mémoire incommensurable. Il s’agit d’observer ses machinations dans les rêves pour y voir qu’elle est à l’aise autant dans le passé que dans l’avenir, nos vies antérieures ainsi que nos drames actuels. Rien ne nous oblige à la notion de vies antérieures, si ce n’est que pour ajouter à la compréhension des liens tissés dans l’amour, et à la réalisation qu’ils sont une reconstruction de vies et de mémoire anciennes, ou s’appliquent les lois karmiques visant l’évolution de l’âme qui en est invisiblement la cible. Les émotions inexplicables et incontrôlables que nous retrouvons dans les grandes tragédies, dans les meurtres passionnés, dans tous les tableaux de vies quotidiennes chavirées, irresponsables et irraisonnées, font partie du maniement de l’âme à partir de plans de vies oubliés dans notre matérialité, mais dominant nos existences et nous invitant dans la grande tourmente. La femme en est la plus grande victime, parce qu’elle en écope les aspects karmiques sur le plan émotionnel, alors que l’homme vit le sien dans un coin plus reculé de sa conscience mentale, où l'émotion est moins vive et donc sans conséquence équivalente. Il est dit que l’homme vit son karma sur terre dans le travail, et la femme dans l’amour. Notion très probable et très probante.
Chez la femme, la souffrance profonde découlant de la rupture dans son expérience inconclusive, consolide son être ou le détruit selon l’évolution de l’âme et sa capacité d’intégrer l’énergie de la mémoire dont est tissée sa conscience. Sa conscience amoureuse ne se limite pas simplement à l’amour comme tel, mais aussi aux incalculables mouvements dislocatoires qui s’impriment en elle quotidiennement, au cours de l’entièreté de son expérience. Seule l’expérience et la maturité qui en découle, peuvent faciliter l’intégration de ces énergies de souffrance, et élever son esprit au dessus des forces de l’âme qui cherchent à la rattacher à l’enfer de sa mémoire cultivée par le doute. Dans l’amour l’homme n’est pas disloqué continuellement, car il ne le vit pas essentiellement à partir de sa sensibilité intérieure. Pour lui,l’amour est un fait accompli ou il ne l’est pas, alors que pour la femme, il est un fait qui toujours doit s’accomplir. La femme doit se centrer sur elle-même, pour survivre à la rupture et en oublier les traces, sinon elle persistera à ressasser des mouvements de l’âme qui l’écarteront toujours davantage d’elle-même, de sorte qu’elle finira par regarder dans la glace fracassée de sa conscience, et n’y découvrira que le visage implacable de la déception. Impuissante à le faire disparaître, elle en subira l’illusion et trouvera difficile de se relancer de manière dégagée - mais cette fois sans candeur - dans l’amour, craignant une fois de plus l’affront et le désespoir.
Chapitre 14 : La sexualité au féminin
La sexualité permet à la femme de mesurer le degré d’enveloppement de sa conscience par le mâle lorsque l’orgasme la noie dans l’incontournable sentiment de liberté qu’offre une expérience réussie, avec un partenaire sensible et bien harmonisé. La sexualité féminine revêt un caractère particulièrement maternel contrairement aux apparences très sexuées de la femme dans l’intimité de l’acte. De par sa sexualité, la femme démontre combien elle fait confiance et combien, dans un même temps, elle s’expose la déception. Elle tente dans la sexualité de se prouver que celui avec qui elle fait l’amour est à la hauteur de son éthique sexuelle, alors qu’elle reconnaît au fond d’elle-même, la possibilité d’un enjeu illusoire, d’une partie de dés, tant qu’elle n’aura pas identifié chez l’autre, une pulsion amoureuse - et non simplement sexuelle - identique à la sienne.
Il faut reconnaître la complexité de l’être féminin et le voir dans un mode contrastant, pour discerner dans sa sexualité la complicité et à la fois, le don de soi. La complicité lui permet d’accentuer ses talents, de faire miroiter ses atouts. En réalité, cet amour, cette abondance, cet abandon vertigineux ne sont pas au profit de sa seule nature animale, mais davantage une mise de côté ciblant une union possible. Sur l’autre plan, le don de soi fait partie de la conscience de la femme en amour, car son corps reçoit les affronts de la sexualité masculine, lorsque l’amant n’a pas suffisante conscience de sa délicate nature.
Le don de soi est l’inévitable résultat du conflit millénaire entre la proie et la chasse, extension des mouvements fondamentaux de la nature animale, dans ses aspects les plus rudimentaires. Sur un plan plus évolué, la conquête brutale fut remplacée par le don de soi, car la femme se réserve le droit de refus, sauf dans le viol. La femme n’aime pas qu’on la traite de manière cavalière, mais elle approuve qu’on lui fasse signe, afin de sentir qu’elle plait toujours. Quand la femme s’ennuie, la sexualité revêt un caractère secondaire, car elle doit débattre en elle- même la valeur de l’acte contre son état. Dans l’intimité de l’acte, la femme projette l’abondance, mais dès qu’elle est seule, elle se sent appauvrie, si elle ne se sait pas vraiment aimée. Lorsque la femme est en amour, c’est la folie douce. Son esprit ne s’ennuie plus.
Chapitre 15 : A la recherche du prince charmant
La recherche ou l’attente pour le Prince charmant, est une manière de penser - ou de ne pas penser - des plus désastreuse pour la femme : Puisque qu’elle préconise chez l’homme, une grandeur d’âme dont il ne dispose pas, en général, sa grandeur d’âme habituelle se rapprochant davantage de la hauteur de la botte, en ce qui concerne le respect dû a la femme. Les sociétés, leurs mythes et leurs traditions, sont responsables de la pollution du mental chez les masses. Il suffit de regarder le cinéma pour s’en rendre compte ou d’écouter la musique enivrante qui remet en question le jugement, et pousse les jeunes ingénues sans identité dans les bras tentaculaires d’un amour aliéné et aliénant.
Il est dans 1’intérêt de la femme de savoir quand entrent en conflit la réalité et l’illusion, surtout en matière d’amour, où elle écoulera de manière incertaine la majorité de ses années les plus jeunes et les plus vulnérables. La jeune femme doit s’éduquer de manière à pouvoir identifier la nature possiblement irresponsable de l’homme avec lequel elle s’entretient, et à pouvoir s’en dégager avec le minimum de souffrance lorsqu’il appert être un mirage. L’illusion renforce davantage le besoin profond d’être liée avec une personne lui convenant et à laquelle elle convient de manière identique, lui assurant une qualité de vie relationnelle à la mesure de ses besoins et de sa réalité, surtout lorsqu’il s’agit de fonder une famille. La fondation éventuelle d’une famille est une chose, mais la réalisation des épreuves émotionnelles pouvant accompagner une telle entreprise - dans un temps où la société s’enivre de plus en plus de liberté - requiert de la jeune ingénue un support familial, amical ou éducationnel solide à l’aide duquel est peut accéder à une forme de psychologie défensive plutôt qu’offensive, lui permettant de se protéger contre un sentiment démesuré de l’amour.
Bien que le mythe du Prince charmant soit de plus en plus remis en question dans les sociétés engagées, il demeure accroché aux mœurs de la conscience féminine, si ce n’est qu’à travers les mouvements pièges de l’espoir. L’espoir est une attitude dont la femme doit se nourrir en petite quantité, car il s’agit pour elle de savoir que la vie est un champ de mines, il ne faut pas que l’espoir s’étende au-delà du raisonnable, car c’est elle qui en sera la victime. L’homme n’est pas le grand Être, le grand "Seigneur des anneaux". Il a plutôt les anneaux dans le nez... Dans une société moderne, aliénée, disloquée de plus en plus, des grandes valeurs universelles de la conscience humaine, la femme a avantage à reconnaître que les projections de l’homme envers elle, sont souvent à la mesure de sa faiblesse et non de sa force. Elle doit prendre conscience que les persuasions sociales ont tendance à faire d’elle un objet, dont la perception ne peut être corrigée que par une conscience personnelle, renforcée par une intelligence individuée. Cette dernière peut la rescaper d’une manière de vivre et d’être, cherchant à l’engloutir, plutôt qu’à souligner sa grandeur d’être.
Croire en un Prince charmant, est la réflexion qu’une identité personnelle diminuerait, puisque le Prince représente symboliquement le pouvoir et la domination. Tant que la femme est susceptible de succomber à des idées aussi simplistes qu’irréelles, elle investit dans un avenir dont elle ne pourra s’assurer du destin. Les jeunes filles qui grandissent doivent être "mises au parfum" et enseignées au plus bas âge, que le Prince charmant est un mythe et que la dure réalité les invite à se protéger, plutôt que de se projeter comme des sardines dans le filet de l’amour. Les temps modernes apporteront de nouveaux défis à la femme et remplaceront les abus du passé par de nouvelles formes d’agressions contre sa personne. Par centre, elle disposera dans l’ère nouvelle, d’une psychologie sociale et personnelle plus dégagée.
Elle apprendra plus facilement, et verra sans difficulté, que l’homme est davantage un être abusif à son égard. Par contre, elle affichera plus que par le passé une volonté de puissance et verra plus facilement à travers le mythe.
Autant la rêverie du Prince charmant, avait par le passé réconforté sa solitude par l’espoir, autant dans l’ère moderne, libérée, elle saura se méfier et se protéger. Dans la mesure où la femme moderne ne bénéficiera pas d’une attitude détendue face à l’homme, elle se retrouvera dans un carrefour d’expériences difficiles, car son intelligence ne suivra pas les dictées de l’expérience. Mal formée et mal informée sur le plan psychologique, sa dépendance face à l’homme la désavantagera, compte tenu de l’absence d’éthique sociale, convenant à une société définie par des règles historiques. Dans une société libérée, l’homme et la femme se libéreront et les deux voudront une relation rééquilibrée, selon de nouvelles règles. La femme jouira d’une plus grande liberté sexuelle, mais cette dernière ne sera pas une défense contre ses sentiments profondément humains, que l’amour lui fait - en général - ressentir.
Chapitre 16 : La femme et l’adultère
L’adultère pousse la femme aux limites de sa résistance émotionnelle. Rien chez elle ne la prépare au choc - auquel l’adultère la prédispose - tant l’expérience déjoue ses réflexes, face à l’amour. Elle ne peut s’en accommoder, tant son cœur en est meurtri et son esprit fragilisé. Lorsque la femme fait face à l’adultère, elle ne le comprend pas, car elle est fondamentalement monogame, au point où toute autre façon de vivre, représente un compromis brimant son individualité, donc son amour propre. Mais l'adultère fait partie de la vie, de ses passions, de ses désordres et de ses renouveaux. Il ne peut être éliminé de l’existence. Pour cette raison, il doit être traité sans condition si la femme veut s’en libérer émotionnellement et poursuivre sa route.
Dans le cas contraire, elle risque de se figer dans un passé qui n’est plus, et dont la vie actuelle ne reconnaît plus l’existence. La femme a la responsabilité personnelle de voir son bien-être au-delà de l’adultère, et de réaliser comme celui qui en est à l’origine, que la vie invite constamment l’humain - homme ou femme - à vivre des expériences, dont le but est souvent voilé à celles ou ceux qui en sont les porteurs. Nous sommes sur Terre pour évoluer. Pleurer sans relâche l’adultère dont on est victime, n’est pas une solution. La femme doit apprendre à se protéger contre les affronts de la vie et surtout, contre les pièges de l’amour. C’est à travers ses déboires qu’elle grandit et apprend à se connaître. L’adultère est autre qu’une des plus pénibles expériences qu’elle peut connaitre, au cours du long chapelet de ses expériences amoureuses.
L’adultère est une des grandes tragédies de l’amour. Il ne convient pas de lui accorder une dimension plus grande que celle que lui réclame la souffrance de la femme. Par contre, il est nécessaire de reconnaître que les passions sont des forces de l’âme, servant à son évolution de l’être, et que non seulement la femme, mais aussi l’homme souffre suite à l’adultère, puisque son monde en est touché, par exemple : Lorsqu’on le banni de sa famille ou qu’il est tenu à l’écart de ses enfants. L’adultère est une transgression dont l’homme est tenu pour responsable, ayant le premier brisé la confiance.
Chapitre 17 : La femme et les traditions
Les traditions ont violé l’esprit de la femme et contribué au cours des siècles, à la diminution de sa liberté à un point où elle ne put évoluer au même rythme que l’homme. Dans les pays les plus paralysés par l’ignorance dissimulée sous la couverture des traditions, des politiques de répression séculaires ont inévitablement abouti à une crise de conscience fondamentale, aujourd’hui mondialement reconnue. Certaines traditions, ont ratifié les formes les plus grossières, viles et souvent meurtrières de l’ignorance et maintenu la femme dans une condition de subordination, favorisant les religions et leurs régimes politiques. Les chefs religieux ont exercé un pouvoir spirituel excédentaire, en la renfermant dans un cocon sous la surveillance malvenue d’une domination spirituelle. Les traditions ont servi le statu quo et remis à plus tard la solution de la crise féminine, sous peine d’aliéner les populations mâles qui utilisaient la femme sans trop la protéger des abus qui ont marqué son histoire.
Les traditions ont perpétré un crime contre une partie importante de l’humanité : Le sexe féminin étant considéré comme le "sexe faible", sans défense. Avec la modernité, l’éducation et l’accès à la libre diffusion des idées, la femme se taillera une place convenable dans un monde où souvent elle est oubliée. S’éteindront alors les mémoires d’un temps où elle servait, mais ne pouvait se servir. Les abus perpétrés contre la femme varient selon les cultures et leurs mœurs,dans des temps où les sociétés étaient des amalgames de souvenirs et de pratiques, démarquant la toile de fonds d’un monde ne s’identifiant guère à la cause de l’inviolabilité de l’être. Les valeurs universelles n’ayant pas encore adouci les mœurs, ces derniers servaient de bailleurs de fonds aux populations masculines qui ne connaissaient d’autre de la femme, que ce qu’ils pouvaient en retirer par la force ou la supercherie. L’homme avait banalisé la femme à un point,où elle ne pouvait rien contre et sans lui.
Les bûchers de l’Inde où s'immolaient ses veuves, témoignent de la cruauté et du degré d’engouement pour une ignorance "crasse", dont étaient et sont encore, étoffées certaines traditions, démontrant sans équivoque, la grossière injustice des systèmes anciens vénérés par des masses, dont le seul instinct est de contourner la nature, au profit de l’ignorance. Dans certaines sociétés, la femme est perçue comme dépourvue d’intelligence rationnelle et sujette à des crises protestataires devant être réprimées par la violence, ses sanglots étant l’unique signal de la cessation des hostilités entre elle et son partenaire. Les traditions ont octroyé à l’homme le pouvoir sur elle, et démontré historiquement, que le statut quo équivaut à une conspiration du silence à son égard. Sur un plan plus universel, la femme est à un tel point désavantagée par rapport à l’homme, que seule une crise et une prise de conscience généralisée mondialement, rétablira un ordre naturel de valeurs.
L’histoire a tellement vicié les relations "homme et femme", que la poussée actuelle pour son émancipation dans les pays plus avancés, est un avant-goût des luttes à venir dans les pays sous- développés. L’avenir réserve aux traditions un sévère choc en retour. Il s’appliquera sur le plan individuel par des femmes décidées de ne plus se plier aux exigences effrontées, d’une société refusant toute conciliation volontaire avec son être. La prise de conscience des femmes du monde, dans le XXI ème siècle, par l’entremise des voies médiatiques, créera une pression irrévocable sur les sociétés et leurs agents. Une fois manifestée, cette pression sera permanente et proposera un calendrier de changements qui, avec le temps, éteindra le pouvoir des traditions sur la femme.
Ces transformations profondes - des sociétés retardataires - permettront de restructurer le monde de la femme à tous les niveaux, et à éteindre la disparité entre elle, et son homologue masculin. Les traditions, bien que nécessaires par le passé, deviennent une source de frictions entre les femmes modernes et les pouvoirs de soutien face au statut quo. Le climat de friction obligera les forces gouvernantes et les discours dominants, à modifier leurs positions s’ils veulentbénéficier du support politique de la femme, qu’elle refusera aux agents d’une politique religieuse professant trop de support pour les idéologies de droite. La femme moderne et les traditions, formeront éventuellement une opposition suffisamment marquée pour que se reconnaisse en société, la mort du passé historique.
Les femmes découvriront dans ce processus, une liberté qu’elles mettront à profit sous le scellé de la prudence et de l’inviolabilité. Une fois la femme libérée de son passé, de ses traditions et de ses souffrances historiques, la société connaîtra un renouveau, qui lui permettra d’élargir sa conscience sociale, et d’augmenter les bénéfices sociaux à des populations, qui par le passé, avaient accepté le statut quo, au lieu de résister à une gamme d’injustices qui au cours de siècles étaient devenues la "Magna Carta" de l’iniquité. Les traditions ont créé dans la conscience des masses, des valeurs sociales dissociées de la réalité de l’être féminin. Elles ont voulu faire croire que la femme est irrationnelle et sujette à des crises protestataires devant être réprimées par la violence, ses sanglots étant l’unique signal de la cessation des hostilités, entre elle et son partenaire. Les traditions ont octroyé à l’homme le pouvoir sur elle, et démontré historiquement, que le statut quo équivaut à une conspiration du silence à son égard.
Sur un plan plus universel, la femme est à un tel point, désavantagée par rapport à l’homme, que seule une crise et une prise de conscience généralisée mondialement, rétablira un ordre naturel des valeurs. L’histoire a tellement vicié les relations entre homme et femme que la poussée actuelle pour son émancipation dans les pays plus engagés, est un avant-goût des luttes à venir dans les pays sous-développés. L’avenir réserve aux traditions un sévère choc en retour. I1 s’appliquera sur le plan individuel, par des femmes décidées de ne plus se plier aux exigences effrontées d’une société refusant toute conciliation volontaire avec son être. La prise de conscience des femmes du monde - dans le 21ème siècle - par l’entremise des voies médiatiques, créera une pression irrévocable, sur les sociétés et leurs agents. Une fois manifestée, cette pression sera permanente et proposera un calendrier de changements qui, avec le temps, éteindra le pouvoir des traditions sur la femme.
Ces transformations profondes des sociétés retardataires, permettront de restructurer le monde de la femme à tous les niveaux et à éteindre la disparité entre elle et son homologue masculin. Les traditions, bien que nécessaires par le passé, deviennent une source de frictions entre les femmes modernes et les pouvoirs de soutien face au statut quo. Le climat de friction obligera les forces gouvernantes et les discours dominants, à modifier leurs positions, s’ils veulent bénéficier du support politique de la femme, qu’elle refusera aux agents d’une politique religieuse, professant trop de support pour les idéologies de droite. La femme moderne et les traditions formeront éventuellement une opposition suffisamment marquée, pour que se reconnaisse - en société - la mort du passé historique. Les femmes découvriront dans ceprocessus, une liberté qu’elles mettront à profit sous le sceau de la prudence et de l’inviolabilité.
Une fois la femme libérée de son passé - de ses traditions et de ses souffrances historiques - la société connaîtra un renouveau qui lui permettra d’élargir sa conscience sociale et d’augmenter les bénéfices sociaux, à des populations qui par le passé avait accepté le statut quo au lieu de résister à une gamme d’injustices qui au cours des siècles étaient devenues la Magna Carta de l’iniquité. Les traditions ont créé dans la conscience des masses, des valeurs sociales dissociées de la réalité de l’être et des principes universels rattachés à sa conscience personnelle. Les forces de libéralisation issues des grandes démocraties, forceront les sociétés à se découvrir, à se mettre à nu, afin de voir jusqu’à quel point les codes de conduite historiquement consentis, le furent avec l’appui de la concupiscence et non de l’intelligence.
Les églises du monde ont une grande responsabilité face au passé, et les repentirs de la plus moderne des églises reflètent une conscience politico-religieuse ne pouvant plus mesmériser les populations averties, de ses abus considérables. Les religions sont les plus grandes dispensatrices de l’injustice contre la femme, car elles ont interprété les faits, en ont fait des dogmes et ainsi favorisé l’agrandissement de leur pouvoir de domination, en taxant la femme de devoirs moraux excessifs. Les traditions sont les masques d’un monde, où l’esprit est particulièrement empoisonné par les passions culturelles adoptées par les pouvoirs, pour la domination et la subordination de la femme, écartant ainsi le monde de sa lumière. C’est dans le cadre traditionnel que les religions ont servi le bien et le mal, la lumière et l’ignorance, en excluant la femme d’un rôle plus immédiat dans l’évolution de la conscience de l’humanité.
La femme est autant, sinon plus avancée en conscience spirituelle que l’homme, de sorte qu’elle représenta de tous temps une menace pour l’évolution stratégique des empires. Son exclusion des grands centres de décisions fut nettement renforcée, afin de permettre aux civilisations de s’étendre par la guerre, jusqu’au jour où la mouvance des peuples fut suffisamment avancée pour que la sienne puisse enfin prendre place dans le dernier des grands défis de l’humanité involutive : La dernière des grandes luttes pour sa liberté. Ce combat, déjà entamé dans les pays les plus progressifs se poursuivra malgré les objections et les attitudes réfractaires et bornées, identifiées dans les enfers antiféministes des derniers pays aveuglés par les confessions.
Une femme avertie en vaut deux : Car elle ne peut plus être jouée par des manigances malveillantes à son égard. Elle peut facilement contourner la bête dans l’homme et reprendre le flambeau de sa liberté, la délivrant ainsi d’une préoccupation presque innée, mais imposée par la culture, selon laquelle l’homme est indispensable dans sa vie. La femme fera éclater les mythes et les dogmes la concernant, au fur et à mesure où elle découvrira sa véritable intelligence. Les traditions qui lui avaient crevé les yeux afin qu’elle ne vît point le monstre qui la dominait, ne seront que mémoire reléguée aux archives de l’ignorance institutionnalisée. Elle enseignera à ses filles et à ses fils, une nouvelle manière de traiter avec l’esprit des autres et s’assurera qu’un sexe n’exerce plus de suprématie sur l’autre, au nom des traditions, des religions, et des idéologies qui ne sont que des caricatures de la réalité.
La femme n’est pas faible parce qu’elle est douée d’une nature délicate. Au contraire : Elle peut être extrêmement combative tant et aussi longtemps que la société à laquelle elle appartient, ne la dépossède pas de son droit fondamental, celui de pouvoir lutter contre tout ce qui contraint son être.
Dans la mesure où elle exerce ses droits : Elle peut rompre les chaînes qui, historiquement, l’ont forcée à abandonner sa liberté personnelle. La modernité lui permettra de tirer avantage d’un statut social renouvelé, lorsqu’elle aura pleine conscience de ne jamais remettre à risque son autonomie. La femme a le pouvoir de se créer une volonté de puissance pour se dégager des conditions qui violent son indépendance et violentent son être. Par contre, lorsqu’elle perd sa liberté de choisir, elle renoue avec l’impuissance et s’engage imperceptiblement à perdre la lutte pour son agrandissement personnel.
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Bernard de Montréal - La Femme
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